3 internautes sur 4 y sont défavorables. 74% des internautes qui ont répondu à la question de Flm sont opposés à la mise en place du CDD dans la fonction publique. Un sondage online de Flm réalisé pour les Eco fait ressortir qu'une majorité des internautes sont défavorables à la mise en place du contrat à durée déterminée (CDD) dans la fonction publique. En effet, 74% des 244 internautes qui ont répondu à la question de Flm y sont opposés, tandis que seulement 26% y sont favorables. À l'origine, le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret fixant les conditions et les modalités de recrutement par contrat au sein des administrations publiques. Ce projet prévoit de permettre le recrutement d'experts sur la base d'un CDD de deux ans, renouvelable une seule fois. De même, des intérimaires pourraient être embauchés, sur la base de concours. Des avantages non négligeables Pour le gouvernement, il s'agit d'économiser certains frais de services externes pouvant être exécutés par un expert sur la base d'un contrat à durée déterminée. De même, il s'agit certainement aussi de maîtriser le «mamouth» de la fonction publique qui devrait coûter en 2016 le montant de 106,8 MMDH, soit la moitié des dépenses courantes et 55,7% des recettes fiscales. En particulier, l'instauration du CDD combiné à la mobilité interministérielle pourrait mieux faire passer le non remplacement partiel des départs en retraite. Toutefois, si cette idée est probablement appropriée pour les intérimaires, elle semble plutôt mauvaise au niveau des experts, d'où le vote des internautes. En effet, pour remplacer un agent malade ou une fonctionnaire en congé de maternité, l'intérim peut être une solution. Ceci est aussi valable pour les emplois saisonniers comme lors du recensement ou des élections. Il en est de même pour les emplois-jeunes car le CDD peut être une version modernisée du Service civil des années 70-80. En effet, cette forme contractuelle pourrait constituer une opportunité pour donner aux jeunes diplômés une première expérience rémunérée qui leur permette de tenter par la suite leur chance à l'embauche dans le privé ou dans l'auto-entreprenariat. Quid des experts ? Toutefois, cette idée paraît surprenante au niveau des experts même si des salaires plafonds de 50.000 DH/mois sont évoqués. En effet, primo, quand il s'agit de vraies compétences, le salaire n'est pas l'unique motivation mais c'est le package global (primes, plan de carrière, autonomie...) qui est scruté avant tout engagement. Secundo, il est rare qu'un vrai expert souhaite opter pour le salariat avec une sécurité d'emploi précaire. En particulier, le même expert créant sa société ou travaillant en free lance pourrait gagner davantage comme consultant auprès des mêmes entités publiques (en y incluant les entreprises publiques et les conseils régionaux et autres). Pour les pro-CDD, outre les arguments que nous avons présentés, leur réponse peut être motivée par un souci d'équité entre le privé et le public. En effet, dans le cadre de ce raisonnement, l'Etat est considéré comme un employeur comme un autre. Surtout, l'espoir est que le CDD, plus flexible, puisse encourager l'Etat à recruter davantage et plus rapidement. Farid Mezouar, directeur général de FL Markets Les Inspirations ECO : Y a-t-il des solutions pour l'Etat autres que le CDD ? Farid Mezouar : Pour le souci de rationaliser les dépenses des études, l'Etat pourrait très bien mutualiser les ressources. À titre d'exemple, un consultant recruté en CDI par la primature peut être détaché au niveau des ministères en fonction des besoins. De même, l'Etat peut mettre à contribution les directions compétentes du ministère de l'Economie et des finances. Aussi, le gouvernement pourrait confier des missions bénévoles aux anciens hauts commis de l'Etat. Enfin, pour les emplois intérimaires, l'Etat peut justement recourir aux boîtes spécialisées, ce qui lui permet d'éviter tout amalgame. Justement, quels sont les risques du CDD ? Quand on voit les doléances d'intégration en CDI des sous-traitants dans certaines sociétés privées ou le bras de fer entre les enseignants-stagiaires et le gouvernement, nous pouvons facilement deviner que le plus grand risque du CDD dans la fonction publique est celui de la tension sociale. En effet, les fonctionnaires dont le contrat est échu vont certainement se syndiquer et réclamer une intégration définitive.