Dans un sondage online exclusif réalisé par Flm pour Les Inspirations ECO, il ressort qu'une majorité de sondés juge que l'AMMC doit garder son siège à Rabat. Depuis février dernier, le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) n'est plus et est devenu l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Avec à sa tête Nezha Hayat, le gendarme est ainsi devenu régulateur. Aussi, il est désormais indépendant du ministère des Finances et devrait répondre au souci de garantir une meilleure lisibilité des missions de contrôle de l'organisme. Cela suppose, entre autres, le transfert de la présidence du Conseil d'administration à la patronne de l'AMMC, au lieu qu'elle soit assurée par le ministre des Finances, mais la nouveauté reste l'élargissement de la mission de l'autorité à la supervision de l'ensemble des marchés de capitaux, au lieu de la restriction aux valeurs mobilières. De plus, il est prévu que l'AMMC soit chargée de contribuer à l'éducation financière des épargnants et d'habiliter des personnes physiques à certaines fonctions, au sein des opérateurs soumis à son contrôle. Il reste par ailleurs la question de savoir si l'AMMC va transférer son siège à Casablanca. Flm a posé la question à ses abonnés pour le compte des ECO. Il ressort que 85% des 380 internautes qui ont répondu à la question de Flm, jugent que l'AMMC doit garder son siège à Rabat. Dans le sens inverse, 15% pensent que l'AMMC doit transférer son siège à Casablanca. La question qui peut sembler anodine, nous paraît importante en raison de deux principaux éléments. Le premier est celui de la symbolique d'une place financière où toutes les entités sont domiciliées. Ceci est d'autant plus important avec le CFC si le régulateur du marché financier y a son siège. La minorité a cette fois raison Le deuxième élément est lié au fait que la quasi-totalité des sociétés de gestion et de sociétés de bourse, sont domiciliées à Casablanca. Ainsi, même si l'AMMC a aussi des locaux à Casablanca, à chaque réunion, les uns ou les autres perdent une demi-journée de travail, ce qui alourdit davantage les différents échanges ou inspections ainsi que la validation des visas d'OPV ou d'OPCVM. Au passage, rappelons que les commissions OPCVM, encaissées par le CDVM, représentent 77% des produits du gendarme du marché. C'est ainsi que même s'ils ne sont que 15% à souhaiter Casablanca comme siège de l'AMMC, nous pensons qu'ils ont raison. La majorité des 85% qui opte pour le maintien à Rabat, pense probablement au fait que la quasi-totalité des administrations se trouve dans la capitale. C'est le cas notamment du ministère des Finances, même si l'AMMC a pris son indépendance, son conseil n'étant plus présidé par le ministre. Sur un autre registre, les partisans de Rabat sont probablement dans une posture où le gendarme du marché doit être complètement séparé des acteurs financiers pour éviter toute promiscuité. Sur ce chapitre, notons que si les banques d'affaires recrutent régulièrement d'anciens cadres du CDVM, ce dernier était dans une posture différente. En effet, en dehors du top management, l'ancêtre de l'AMMC recrutait rarement d'anciens traders, analystes ou gérants. Farid Mezouar Directeur général de FL Markets «La procédure du visa gagnerait à être accélérée» Les Inspirations ECO : Quelles seraient les priorités de l'AMMC ? Farid Mezouar : Je pense que pour relancer le marché boursier et l'industrie financière, la procédure d'obtention du visa gagnerait à être accélérée. Ceci est autant valable pour les OPCVM que pour les offres publiques. De même, la communication pré-IPO devrait être encouragée pour préparer le marché à mieux connaître les futures opérations avant leur validation. Qu'en est-il du marché secondaire ? Sur ce volet, certaines règles mériteraient d'être éclaircies, cadrées et systématisées. C'est le cas de l'information importante nécessitant la suspension d'un titre. En particulier, la difficulté financière pourrait être démêlée des autres informations importantes, comme le montre l'exemple récent de la Samir. Il en est de même pour le profit warning, certaines sociétés lançant l'alerte à quelques jours de la fin de la période d'annonce des résultats.