Le ministère de la Santé a appelé les citoyens à prendre des mesures préventives pour se protéger contre les piqûres de scorpion et morsures de serpent, notamment pendant la saison estivale où les cas d'envenimation sont fréquents, particulièrement dans les zones rurales. Chaque année, plus de 25.000 cas de piqûres de scorpion et quelque 350 morsures de serpent sont recensés à l'échelle nationale, indique un communiqué du ministère. Pour une meilleure protection contre ces dangers, le département de la Santé recommande aux citoyens d'éviter les herbages, les endroits rocheux et les terriers, et de vérifier systématiquement les chaussures et les tenues de protection. Au niveau des zones résidentielles, le ministère a souligné la nécessité de procéder au désherbage à proximité des maisons et d'entretenir les alentours, tout en veillant à la fermeture d'éventuels trous et terriers se trouvant au niveau des murs et des plafonds et au carrelage des murs pour empêcher que des insectes venimeux s'introduisent dans les lieux de résidence. En outre, il exhorte la population concernée à stocker le bois et les objets usés dans des endroits spécifiques, rappelant que l'approvisionnement en électricité et en eau ainsi que la collecte régulière des déchets sont autant de facteurs qui favorisent la protection contre les risques d'envenimation. En cas de morsure, le ministère de la Santé souligne l'impératif de transférer en urgence la victime vers le service des urgences le plus proche, sachant que tout retard dans le traitement de tels cas ne fait que limiter l'efficacité de l'intervention thérapeutique. Le recours aux méthodes traditionnelles, avertit le communiqué, entraîne souvent de graves complications. Par ailleurs, le département a rappelé avoir mis à la disposition des citoyens une ligne téléphonique (0537686464 ou 0810000180 ) ouverte 24 heures sur 24, en vue de communiquer avec le Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc (CAPM) et de se renseigner sur la prévention et la prise en charge des cas d'envenimation. En ce qui concerne le traitement par antidote, il a souligné que le traitement par sérums anti-scorpioniques a été abandonné vu son inefficacité prouvée par des études et recherches scientifiques. Pour les morsures de serpent, le traitement par sérum, bien qu'il ne soit pas suffisant, contribue à améliorer l'état du patient, à prévenir les complications et à réduire la durée de l'hospitalisation. Ce type de traitement a été intégré dans le protocole de prise en charge médicale en 2011. Le traitement par antidote contre l'empoisonnement par morsure de serpent s'effectue dans les établissements de santé sous la supervision d'un médecin spécialisé, à condition que la personne blessée soit transportée en urgence à l'hôpital. Ce traitement est disponible dans les établissements hospitaliers situés dans les régions les plus exposées aux risques d'envenimation, notamment Souss-Massa, Marrakech-Safi, Laâyoune-Sakia El Hamra, Guelmim-Oued Noun, Béni Mellal-Khénifra, Fès-Meknès, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra. Grâce à la stratégie nationale du ministère, poursuit le communiqué, le taux de mortalité résultant des piqûres de scorpion a diminué de 1,7 % en 1999 (82 cas de décès) à 0,25 % en 2017 (51 décès). Une baisse significative du taux de mortalité liée aux morsures de serpent a été également enregistrée, passant de 2,88 % en 2012 (6 décès sur un total de 208 cas de morsure) à 1,96 % l'an dernier (8 cas de décès sur 408 morsures). Cette amélioration a pu être réalisée après que les hôpitaux des régions les plus touchées ont été équipés de matériel médical et des médicaments nécessaires, sans oublier l'effort fourni en termes de formation des médecins et des infirmiers en la matière. La lutte contre les cas d'envenimation demeure une priorité pour le ministère de la Santé, lequel ne peut lutter efficacement contre cette problématique qu'à travers l'engagement de tous les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux chargés notamment des secteurs du logement, de l'équipement, de l'éducation et du développement local.