Le Haut-Commissariat au Plan a rendu public une étude sur le secteur informel. Il s'agit d'un diagnostic de la sphère dont le but est de mettre en avant son mode d'insertion dans l'économie nationale, ainsi que sa contribution à la création de la richesse nationale et de l'emploi. Le secteur brasse chaque année des milliards de dirhams et contribue à hauteur de 11,5% au PIB national. . L'Enquête a concerné un échantillon de 10 085 unités de production au niveau national et s'est réalisée sur une période de 12 mois pour tenir compte de la saisonnalité des activités de ces unités. Selon les estimations du HCP, l'informel crée 12,6 % de la valeur ajoutée nationale, dont les proportions diffèrent d'un secteur à un autre. . L'étude estime à 1,68 million le nombre d'unités de production informelles, alors que la précédente étude de 2007 annonçait un chiffre de 1,55 million. Ces chiffres restent sous-estimés puisque le HCP précise qu'il exclut de son étude le secteur agricole (et les activités illégales). D'après la même source, le secteur informel emploie 2,4 millions de personnes, soit 36 % des personnes qui travaillent au Maroc (hors emploi agricole). Pourtant, il ne distribue que 4 % de la rémunération salariale marocaine totale. . Les ménages ont constitué 80 % de la clientèle des unités de production informelles (UPI) en 2013, suivis par les entreprises informelles (21,3 %) et celles formelles (0,5 %). . "Une société traditionnelle en transition" « La sphère informelle a été, en 2013, à l'origine de la production de 185 milliards de dirhams de biens et services, en progression annuelle moyenne de 7,9 % depuis 2007 », a fait savoir le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, lors de la présentation, mercredi à Rabat, des résultats de cette enquête nationale qui a porté sur la période 2013-2014. cette production a été « largement réalisée par des activités commerciales », en baisse depuis 2007, au profit de celles relevant des secteurs de l'industrie et de services. Selon Lahlimi, les activités informelles ne constituent pas, « à proprement parler », un secteur économique. A l'analyse, elles « semblent plutôt constituer un mode d'articulation, historiquement daté, d'une société traditionnelle en transition avec un modèle capitaliste et libéral de croissance et de faible productivité globale », a-t-il estimé. Et de rappeler que secteur informel regroupe l'ensemble des unités de production non agricoles qui exercent des activités de productions de biens et de services sans se conformer aux dispositions statutaires et comptables auxquelles sont soumises les entreprises opérant dans l'économie nationale. Son champ exclut, toutefois, les activités illicites ou illégales.