Les unités de production informelles (UPI) ont brassé un chiffre d'affaires de 410 milliards de DH en 2013. Elles contribuent à hauteur de 11,5% au PIB. Ahmed Lahlimi Alami, Haut commissaire au plan, a présenté les résultats de l'enquête nationale sur le secteur informel réalisée en 2013/2014. Des données cruciales ont été fournies connaître le poids de l'informel dans l'économie nationale. En voici quelques unes des plus significatives. - Nombre d'UPI : en 2013, les unités de production informelles (UPI) étaient au nombre de 1,68 millions, en progression annuelle moyenne de 19.000 unités ou encore de 1,2%, par rapport à 2007 où leur nombre était de 1,55 millions. - Personnes employées : En 2013, l'emploi portait dans la sphère informelle sur 2,4 millions de personnes représentant 36,3% de l'emploi non-agricole à l'échelle nationale. Dans ce cadre, 233 000 indépendants employeurs ont recruté 420 000 salariés et distribué 11,4 milliards de DH de salaires correspondant à près de 4% de la rémunération salariale à l'échelle nationale - Chiffre d'affaires : au total, avec une moyenne annuelle de près de 245 mille DH, les UPI ont, dans leur ensemble, brassé un chiffre d'affaires de près de 410 milliards de DH, en 2013, en accroissement annuel moyen de 6,5% depuis 2007. Plus de la moitié des UPI réalise annuellement un montant unitaire de moins de 100 mille DH, 35,3% moins de 60 mille DH et 16,2% plus de 360 mille DH. - Production : en 2013, les UPI ont réalisé 12,2% de la production nationale après 10,9% en 2007. Avec 103,34 milliards de DH et un taux de 56% de la production, la valeur ajoutée créée par les UPI représente, en 2013, 12,6% de la valeur ajoutée nationale - Investissements : en 2013, les UPI ont investi 3,3 milliards de DH, en accroissement annuel de 3,2% depuis 2007, représentant une contribution de 1,1% à la formation brute du capital fixe national. - Répartition sectorielle : la sphère informelle est d'abord celle du petit commerce et de la micro-entreprise. Les activités commerciales représentent près de 70% du chiffre d'affaires total, suivies des activités de l'industrie (13,1%), des services (9%) et du BTP (8,1%). Les recommandations du HCP Dans son exposé, Ahmed Lahlimi Alami a présenté la sphère informelle comme un phénomène structurelle «en rapport avec l'absence ou le retard d'un processus de transformation des structures productives d'une économie nationale et de sa faible productivité globale». De ce point de vu là, il ne faut pas le considérer comme un secteur parasitaire et une source de manque à gagner budgétaire. Il ne faut donc pas «entretenir l'illusion, largement présente dans l'opinion publique, que la résorption de la sphère informelle passerait, en définitive, par sa simple inclusion dans le système de gestion fiscal national», souligne le Haut commissaire. Car sous cet angle, le gain serait modeste en raison du faible niveau des revenus. Pour le HCP, la résorption de l'informel «semble devoir se réaliser dans le cadre de la transformation globale des structures productives nationales et du relèvement de sa productivité globale».