Les chiffres rendus publics par la dernière enquête nationale sur le secteur informel donnent le tournis et attestent de l'importance du poids de ce secteur dans l'économie nationale. Avec la dernière enquête réalisée par les hommes d'Ahmed Lahlimi Alami, Hautcommissaire au Plan, on en sait un peu plus sur le secteur informel, qui a fait couler beaucoup d'encre ces dernières années. En effet, l'étude qui a porté sur la période 2013-2014 est édifiante quant au mode d'insertion de l'informel dans l'économie nationale ainsi que sa contribution à la création de postes de travail et de richesse. Notons que l'enquête a concerné un échantillon de 10.085 unités de production informelles (UPI). Autres chiffres éloquents, attestant de l'ampleur du fléau de l'informel au Maroc, en 2013, le nombre d'unités de production informelles a atteint près de 1,68 million. Ce qui dénote d'une hausse annuelle de l'ordre de 19.000 unités en comparaison à 2007. Il faut savoir que 51,4% des UPI, évoluant dans les branches du BTP, des services et du commerce n'ont pas de local fixe. De plus, les UPI s'approvisionnent majoritairement dans le circuit informel. Au registre du poids économique du secteur informel dans l'économie nationale, l'investissement des unités informelles a culminé à plus de 3,3 Mds de DH en 2013. Ce qui traduit une progression annuelle moyenne de 3,2%. Les investissements sont assurés à hauteur de 49,2% par les unités informelles évoluant dans les services. Celles exerçant dans la branche du commerce représentent 33,3% de l'effort d'investissement de la branche informelle. Le volume de postes de travail généré est tout conséquent (plus de 2,3 millions en 2013). On note tout de même une baisse des emplois créés par les unités informelles du secteur commercial. La tendance inverse est observée dans les branches du BTP, de l'industrie et des services. De plus, les activités informelles ont représenté près de 12,2% de la production nationale en 2013, contre 10,9% en 2007. L'autre fait surprenant révélé par les hommes de Lahlimi est que les femmes sont sous représentées en termes de promotion des UPI. Elles se chiffrent moins de 9% des promoteurs du secteur. Par ailleurs, le commerce est de loin la branche la plus importante en termes de chiffre d'affaires, avec un poids de 69,8%. En dépit d'une production conséquente située à 185 Mds de DH en 2013, le secteur informel se singularise par un faible poids du salariat. Autres informations importantes, le taux de la valeur ajoutée du secteur informel a été supérieur à celui du secteur formel en 2013 (55,9% contre 42,5%).