Dans sa présentation, Mohamed Horani est revenu sur l'enquête présentée fin 2009 par le HCP pour démontrer l'urgence de remédier à l'expansion de l'économie informelle. «D'aucuns vantent les qualités du secteur en tant que créateur d'emplois et de richesses. Toutefois, il faut reconnaître que l'informel a énormément d'effets néfastes sur l'économie nationale» a-t-il déploré. Ainsi, selon les données disponibles à ce jour, il s'avère que, même si la proportion des ménages qui dépendent des revenus des activités informelles a légèrement baissé, le nombre d'unités de production informelles (UPI) s'élève à plus de 1,55 million unités à fin 2007 contre 1,23 million en 1999, soit une création nette de 320.000 unités en l'espace de 8 ans et 40.000 unités par an. À savoir que 72% de ces unités exercent en zone urbaine. Cependant, les effectifs vivant aujourd'hui des activités informelles semblent s'inscrire en baisse. «La diminution des populations vivant de l'informel est encore plus prononcée dans les milieux urbains où ce taux est passé de 21,8% à 16,5%» précise le HCP. Le corollaire de cette évolution traduirait une poussée relativement plus importante du secteur formel au cours de la période étudiée par le HCP. Avec 889,8 mille unités, soit 57,4%, le commerce continue à dominer le secteur informel. Il est suivi des services, avec 309,5 mille unités (20%), de l'industrie avec 267 mille unités (17,2%) et du BTP, avec 84 mille unités (5,4%). D'une région à l'autre Cette structure sectorielle a connu une légère évolution dans le temps, puisque la part du commerce a augmenté de 4,6 points au détriment de l'industrie, dont la part est passée de 20,9% à 17,2%. La structure sectorielle des UPI montre certaines disparités régionales. Le poids du BTP varie de 1% au niveau de l'Oriental à 13,1% au niveau de Tanger-Tétouan. Le commerce représente 69,3% des UPI dans l'Oriental et 52,2% dans la région de Tadla-Azilal. Le poids de l'industrie varie de 9,7% dans l'Oriental à 24,5% dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Enfin, les services représentent 17,6% des UPI du Grand Casablanca et 22,7% des UPI de la région de Souss-Massa Drâa. Par ailleurs, il est à noter que la moitié des UPI ne disposent pas de local fixe, tandis que 6,7% exercent à domicile. Patente ou pas ? Cette dernière proportion a connu une baisse importante depuis 1999, où elle était estimée à 11,1%. Enfin, l'enquête du HCP précise que l'enregistrement administratif est peu répandu dans le secteur informel, la part des UPI disposant de la patente s'élève à 18,6%, en baisse de 4,7 points par rapport à 1999. Le BTP enregistre la plus faible proportion, 6,2% (contre 3,5% en 1999). La plus forte proportion est enregistrée au niveau du commerce, avec 20,6%, en baisse notable cependant, par rapport à 1999 (29%).