Soucieux de maîtriser les flux migratoires tout en garantissant une bonne intégration des étrangers, le Maroc élargit le contingent des bénéficiaires de la régularisation. Les critères d'admission pour la régularisation des étrangers en situation administrative irrégulière seront sensiblement assouplis. La décision a été prise prise lors de la deuxième réunion de la commission nationale de recours, présidée, mardi à Rabat, par Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH). La commission, qui a pour mission de statuer sur les demandes non satisfaites au niveau des commissions préfectorales et provinciales de régularisation a décidé cet assouplissement des critères d'éligibilité, qui intéressera outre les personnes régularisées au niveau des commissions préfectorales et provinciales, d'autres catégories d'étrangers. Ces derniers bénéficieront de l'opération de régularisation exceptionnelle, dont les femmes et leurs enfants, indépendamment des critères initiaux de la circulaire, les mineurs non accompagnés et les étrangers pouvant justifier d'une activité professionnelle, mais démunis de contrat de travail. Profiteront également de cette décision les étrangers conjoints de ressortissants marocains ou d'étrangers en situation administrative régulière, sans critère de durée de mariage et les étrangers n'ayant pas pu prouver cinq ans de résidence au Maroc, mais qui disposent d'un niveau d'enseignement équivalent au collège. Selon un communiqué du CNDH, cette décision s'inscrit dans le cadre de la philosophie pleinement humaniste de cette opération de régularisation et suite aux concertations entre le Conseil et les partenaires concernés. Dans ce sens, le président de la Commission a souligné le caractère pionnier de cette opération de régularisation, lancée à l'initiative de SM le Roi Mohammed VI et qui a été, notamment, marquée par la présence de la société civile dans les commissions provinciales et la commission de recours, saluant aussi l'implication et l'esprit de dialogue de tous les membres de la Commission. Pour mémoire, 28.400 dossiers de régularisation représentant 113 nationalités ont été déposés entre le 15 décembre 2016 et le 31 décembre 2017, date de la clôture de l'opération, au niveau de 83 préfectures et provinces. La première opération exceptionnelle de régularisation du séjour des étrangers, réalisée en 2014, avait permis de donner une issue favorable aux demandes de 23.096 personnes. Des taux similaires de satisfaction devront être atteints à travers les décisions de la Commission de recours prises lors de cette réunion.