Malgré sa fermeture, chaque jour, des milliers de mineurs continuent d'exploiter clandestinement des puits de charbon. Sans protection aucune, ils affrontent la mort en se glissant à des dizaines de mètres de profondeur dans des galeries souterraines. Ce sont les gisements de charbon découverts il y a plus de 80 ans à qui sont derrière l'éclosion de la ville de Jerada. Une ville sortie de nulle part, entre les montagnes de l'Oriental à environ 60 kilomètres d'Oujda. Du jour au lendemain, cette cité avait attirés les foules des régions avoisinantes en recherche de moyens de subsistance. Une décision aux conséquences dramatiques A sa fermeture en 2001, les habitants de l'ancienne cité minière ont tenté de survivre tant bien que mal face à des conditions socioéconomiques très difficiles. Car, depuis que les CDM (Les Charbonnages du Maroc) avaient mis la clé sous le paillasson pour des raisons de rentabilité, la ville a été laissée pour compte. Résultat ? Des milliers d'ouvriers qui se sont retrouvés au chômage du jour au lendemain. Une enquête plus que jamais d'actualité Juste après l'arrêt de son activité minière, l'équipe de Grand angle s'était rendue sur place pour enquêter sur la vie et le devenir des mineurs et de la ville. Diffusé en avril 2002 sur 2M, le reportage avait levé le voile sur, entre autres, les tenants et les aboutissants de la décision de fermeture de la mine et avait sonné déjà le glas quant aux répercussions dramatiques qui planaient sur les habitants de la cité. Une actualité tragique Aujourd'hui et après 16 ans du tournage de ce reportage, la ville minière avait fait tragiquement l'actualité, en ce mois de décembre 2017. Le décès de deux frères d'à peine 23 et 30 ans dans une mine qu'ils exploitaient clandestinement avait causé la colère des habitants qui ont protesté par le biais de manifestations contre la marginalisation de leur ville.