Adopté lundi dernier à Bruxelles par les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Union européenne (UE) , un rapport annuel sur les droits de l'Homme dans le monde en 2016 épingle l'Algérie sur ses dérives quant à la pratique de certains droits fondamentaux notamment la liberté de réunion et d'expression. Dans son rapport, l'Union Européenne constate plusieurs "défaillances" en Algérie sur les questions relatives aux droits de l'Homme. L'UE a en effet estimé que "dans un contexte marqué par des difficultés financières dues aux bas prix du pétrole et du gaz", l'exercice de certains droits, notamment la liberté de réunion et la liberté d'expression, a continué – parfois – à être entravé dans la pratique". "La loi sur les associations adoptée en 2012 continue de mettre à mal le fonctionnement des associations locales et internationales en Algérie", écrit l'UE, citant plusieurs de ses partenaires qui "n'ont pas encore reçu l'autorisation de s'enregistrer officiellement en tant qu'associations et ne peuvent donc pas exercer convenablement leurs activités dans le pays".
Le rapport accuse par ailleurs les restrictions au droit de réunion. Toujours en vigueur en Algérie, ces privations mènent au refus systématique des permissions de rassemblement. Le Document fait à cet égard allusion à plusieurs rassemblements de droits de l'Homme organisés par des associations qui ont été interdits et leurs organisateurs qui ont été arrêtés. L'UE, déplore également les peines d'emprisonnement sévères infligées par la justice algérienne pour des délits d'opinion dans les médias et la presse, rappelant que plusieurs blogueurs ont été accusés de diffamation et condamnés à purger des peines de prison. "Les efforts déployés par le pays en faveur du pluralisme et de la liberté de la presse n'ont pas toujours bénéficié, dans les faits, d'un soutien des autorités. Des questions administratives, telles que l'octroi de licences d'exploitation pour les médias, la délivrance de permis de construction ou le financement au moyen de la publicité, ont été utilisées pour faire pression sur les médias indépendants". L'Union européenne fait part en outre de ses doutes quant au caractère indépendant des institutions mises en place par le pouvoir algérien, citant notamment la commission nationale des droits de l'Homme ou encore l'instance de lutte contre la corruption ou encore la haute instance de surveillance des élections.
Pour ce qui est de la liberté syndicale , le rapport elève plusieurs manquements de l'Algérie. Le Paus n'a en fait pas correctement en œuvre la convention de l'Organisation internationale du travail (OIT) n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical pour ce qui concerne la création de syndicats indépendants. "En 2016, l'OIT a recommandé à l'Algérie de veiller à ce qu'il n'existe pas d'obstacle à l'enregistrement de syndicats indépendants et de réintégrer les fonctionnaires qui avaient été renvoyés en raison d'une discrimination supposée à l'égard des syndicats », ajoute le rapport.