Le Maroc célèbre le 25 mai de chaque année la Journée Nationale de l'Enfant. Un temps fort pour faire prendre conscience des conditions de vie de cette catégorie vulnérable, dont les droits restent bafoués dans le monde. C'est une réalité inquiétante que nous rappelle la nouvelle étude du Haut Commissariat au Plan HCP sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants au Maroc. Cette étude dont les résultats ont été publiés par le HCP dans le cadre des célébrations de la journée nationale de l'Enfant, se consacre à ce phénomène surtout rural, mais aussi aux enfants en situation de précarité ou de "privations multiples". Au Maroc, on compterait 1,2 millions d'enfants pauvres ou en situation de privation, fait savoir la dernière note du HCP. Selon la même source, plusieurs facteurs peuvent constituer une privation pour l'enfant, à savoir le manque où l'insuffisance d'accès à l'éducation, à la santé, à l'eau, à l'électricité et à l'assainissement, aux moyens de communication et les conditions d'occupation du logement. De grands défis à relever pour que chaque enfant puisse vivre, grandir et s'épanouir. Plusieurs efforts ont été déployés à cet égard par les politiques publiques. Des efforts dont les résultats ont été évalués par l'institution de Ahmed Lahlimi sur plusieurs dimensions et dans des milieux différents. Détails. De moins en moins d'enfants souffrent de privations Conduite entre 2001 et 2014, l'étude fait ressortir une amélioration du niveau de privation moyen des enfants. Celui-ci a baissé de plus de la moitié au niveau national, passant de 0,295 à 0,128, soit une baisse de 6,2% par an. Une embellie qui a concerné aussi bien le milieu rural que l'urbain. Par régions, le Sud et "Casablanca-Settat" restent les deux zones à présenter les plus faibles niveaux de privation des enfants. L'étude fait valoir "Tanger-Tétouan-Al Hoceima" comme la régions où le progrès le plus important en termes de recul de la privation des enfants a été enregistré. Elle est suivie de "Marrakech-Safi", "Fès-Meknès puis "Béni Mellal-Khénifra". Moins d'enfants en situation de pauvreté Si on observe ces résultats, on arrive à relever une forte tendance à la baisse de la pauvreté multidimensionnelle touchant principalement les enfants de 5 à 6 ans. Le nombre d'enfants en situation de pauvreté est ainsi passé de 4,9 millions d'enfants en 2001 à 1,2 millions d'enfants en 2014, soit une réduction annuelle moyenne de 10,0% de l'effectif global des enfants pauvres à l'échelle nationale. Nettement moins touchés par cette forme de pauvreté, les enfants résident en milieu urbain constituent 12% seulement des enfants pauvres, tandis que 88% des enfants pauvres résident en milieu rural au moment où les enfants ruraux représentent 48% de l'ensemble des enfants Marocains. La sortie des enfants de la pauvreté se fait à des vitesses différentes d'une région à l'autre. Entre 2001 et 2014, la part des enfants multidimensionnellement pauvres est passée de 59,8% à 16,5% à « Marrakech-Safi », de 46,4% à 10,0% à "Tanger-Tétouan-Al Hoceima", et de 44,6% à 14,6% à "Béni Mellal-Khénifra". Par ailleurs, l'étude montre que la pauvreté éprouvée à l'enfance est une reproduction sociale de la pauvreté des adultes, et une conséquence des conditions de vie défavorables. En effet, le nombre d'enfants dans le ménage différencie notoirement leur bien-être. Le HCP cite à titre d'exemple que le taux de pauvreté chez les ménages à 6 enfants et plus est 4 fois plus élevé que celui des ménages à un seul enfant. Le sexe du chef du ménage impacte également la situation des enfants Le taux de pauvreté serait à en croire la même source plus significatif chez les enfants des ménages dirigés par un homme que ceux dirigés par une femme. Le niveau d'éducation du chef de ménage ou encore sa catégorie socioprofessionnelle peuvent aussi avoir une incidence sur la pauvreté des enfants, conclut la même source.