88% d'entre eux résident en milieu rural Le Maroc compte moins d'enfants pauvres. Leur nombre est passé de 4,9 millions en 2001 à 1,2 million en 2014, soit une réduction annuelle moyenne de 10% de l'effectif global des enfants pauvres à l'échelle nationale. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants publiée à l'occasion de la journée nationale de l'enfant. La pauvreté multidimensionnelle frappe principalement les enfants de 5 à 6 ans, avec un taux de 21 %, contre 7,3% pour les enfants âgés de 7 à 14 ans. Il s'agit principalement d'un phénomène rural. A ce sujet, le HCP relève que sa prévalence est passée de 11,8% en 2001 à 2,4% en 2014 en milieu urbain alors qu'en milieu rural, elle s'est établie à 22% en 2014 contre 74,6% en 2001. De même, 88% des enfants pauvres résident en milieu rural au moment où les enfants ruraux représentent 48% de l'ensemble des enfants marocains. Autre constat à relever : la sortie des enfants de la pauvreté se fait à des vitesses différentes d'une région à l'autre. Entre 2001 et 2014, la part des enfants multidimensionnellement pauvres est passée de 59,8 à 16,5% à Marrakech-Safi, de 46,4 à 10,0% à Tanger-Tétouan-Al Hoceima, et de 44,6 à 14,6% à Béni Mellal-Khénifra. Un taux de pauvreté moins important chez les ménages dirigés par une femme L'étude en question s'est aussi intéressée à la situation socio-économique des parents de ces d'enfants. Elle montre clairement que «la pauvreté éprouvée à l'enfance est une reproduction sociale de la pauvreté des adultes, et une conséquence des conditions de vie défavorables». Ainsi, le nombre d'enfants dans le ménage, le niveau d'éducation du chef de ménage ou encore son sexe sont des indicateurs déterminants dans le bien-être des enfants. Le nombre d'enfants dans le ménage différencie notoirement leur bien-être. Le taux de pauvreté chez les ménages à 6 enfants et plus qui s'élève à 28% est 4 fois plus élevé que celui des ménages à un seul enfant (6,5%). Notons que le sexe du chef du ménage impacte différemment la situation des enfants à l'égard de la pauvreté. Le taux de pauvreté est de 11,2% chez les enfants des ménages dirigés par un homme contre 8,6% chez les enfants des ménages dirigés par une femme. Le niveau d'éducation du chef de ménage a un rôle central dans la détermination du niveau de pauvreté des enfants. L'incidence de la pauvreté des enfants passe de 0,5% pour les enfants des ménages dirigés par un chef de niveau scolaire supérieur à 16,4% pour les enfants des ménages dont le chef est sans niveau scolaire. Il faut aussi signaler que le risque de pauvreté des enfants dépend fortement de la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage. L'incidence de la pauvreté est plus importante parmi les enfants des ménages dirigés par des «exploitants agricoles» (25,4%). Pour les «ouvriers et manœuvres agricoles et de la pêche», l'incidence est de 24,3% contre 11,3% pour les «manœuvres non agricoles» et 8,9% pour les «artisans et ouvriers qualifiés».