Le nombre d'enfants en situation de pauvreté est passé de 4,9 millions d'enfants en 2001 à 1,2 million d'enfants en 2014, soit une réduction annuelle moyenne de 10% de l'effectif global des enfants pauvres à l'échelle nationale, selon le Haut-commissariat au plan (HCP). Ainsi, la pauvreté multidimensionnelle des enfants a enregistré une forte tendance à la baisse. Sa prévalence est passée de 43,6% en 2001 à 24,1% en 2007 et à 11,0% en 2014, indique le HCP dans une note de synthèse sur les principaux résultats de l'étude conduite sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants 2001-2014, publiée à l'occasion de la Journée nationale de l'enfant. Par groupe d'âge, la pauvreté multidimensionnelle frappe principalement les enfants de 5 à 6 ans, avec un taux de pauvreté de 21,0%, au moment où les enfants de 7-14 ans sont les moins touchés par cette forme de pauvreté (7,3%), fait savoir le HCP, notant que la pauvreté multidimensionnelle des enfants demeure surtout un phénomène rural. Sa prévalence est passée de 11,8% en 2001 à 6,1% en 2007 et à 2,4% en 2014 en milieu urbain, et respectivement de 74,6% à 46,9% et à 22,0% en milieu rural, souligne la même source. De même, 88% des enfants pauvres résident en milieu rural au moment où les enfants ruraux représentent 48% de l'ensemble des enfants marocains, ajoute le HCP. Il ressort des résultats de l'étude que, entre 2001 et 2014, le niveau de privation moyen des enfants a baissé de plus de moitié au niveau national, passant de 0,295 à 0,128, soit une baisse de 6,2% par an. Cette amélioration a concerné les deux milieux de résidence : le niveau de privation moyen est passé de 0,115 à 0,052 en milieu urbain et de 0,47 à 0,224 en milieu rural. Au niveau régional, le progrès le plus important en termes de recul de la privation des enfants, est enregistré dans les régions "Tanger-Tétouan-Al Hoceima" où l'indice composite de privation est passé de 0,31 en 2001 à 0,12 en 2014, "Marrakech-Safi" de 0,38 à 0,17, "Fès-Meknès" de 0,27 à 0,13 et "Béni Mellal-Khénifra" de 0,31 à 0,15. En 2014, cinq régions restent marquées par un niveau de privation des enfants supérieur à la moyenne nationale, en l'occurrence "Marrakech-Safi" (0,172), "Fès-Meknès" (0,153), "Béni Mellal-Khénifra" (0,15), "Darâa-Tafilalet" (0,15) et "L'oriental" (0,134). En revanche, avec un degré de privation de près de 0,10, les régions du Sud et "Casablanca-Settat" présentent les plus faibles niveaux de privation des enfants, fait remarquer le HCP. La sortie des enfants de la pauvreté se fait à des vitesses différentes d'une région à l'autre, fait remarquer le HCP, notant qu'entre 2001 et 2014, la part des enfants multidimensionnellement pauvres est passée de 59,8% à 16,5% à "Marrakech-Safi", de 46,4% à 10,0% à "Tanger-Tétouan-Al Hoceima", et de 44,6% à 14,6% à "Béni Mellal-Khénifra". Cette étude se base sur les données des enquêtes nationales sur la consommation et les dépenses des ménages (ENCDM) de 2001 et 2014, et l'enquête nationale sur les niveaux de vie des ménages (ENNVM) de 2007, réalisées par le HCP. Elles ont porté respectivement sur un échantillon de 14.200, 16.000 et 7.100 ménages, représentatif de toutes les catégories sociales et les régions du Royaume. La pauvreté éprouvée à l'enfance, une reproduction sociale de la pauvreté des adultes La pauvreté éprouvée à l'enfance est une reproduction sociale de la pauvreté des adultes et une conséquence des conditions de vie défavorables, a montré une étude conduite par le Haut-commissariat au plan (HCP) sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants 2001-2014, publiée à l'occasion de la Journée nationale de l'enfant. C'est ainsi que le nombre d'enfants dans le ménage différencie notoirement leur bien-être en 2014, fait remarquer le HCP, notant que le taux de pauvreté chez les ménages à 6 enfants et plus (28%) est 4 fois plus élevé que celui des ménages à un seul enfant (6,5%). Selon la même étude, le sexe du chef du ménage impacte différemment la situation des enfants à l'égard de la pauvreté. Le taux de pauvreté est de 11,2% chez les enfants des ménages dirigés par un homme contre 8,6% chez les enfants des ménages dirigés par une femme. Le niveau d'éducation du chef de ménage a un rôle central dans la détermination du niveau de pauvreté des enfants : l'incidence de la pauvreté des enfants passe de 0,5% pour les enfants des ménages dirigés par un chef de niveau scolaire supérieur à 16,4% pour les enfants des ménages dont le chef est sans niveau scolaire. Le HCP relève également que l'effet du niveau scolaire de la mère sur le bien-être des enfants est beaucoup plus prononcé que celui du père. Les chances de se prémunir contre la privation sont deux fois plus élevées pour les enfants dont la mère a un niveau scolaire supérieur (22,5%) que pour ceux dont le père a le même niveau scolaire (10,3%), souligne l'étude. Selon la même source, le risque de la pauvreté multidimensionnelle des enfants est fortement différencié par la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage. L'incidence de la pauvreté des enfants est plus nette parmi les enfants des ménages dirigés par des "exploitants agricoles" (25,4%), "ouvriers et manœuvres agricoles et de la pêche" (24,3%), "manœuvres non agricoles" (11,3%) et "artisans et ouvriers qualifiés" (8,9%). Cette étude se base sur les données des enquêtes nationales sur la consommation et les dépenses des ménages (ENCDM) de 2001 et 2014, et l'enquête nationale sur les niveaux de vie des ménages (ENNVM) de 2007, réalisées par le HCP. Elles ont porté respectivement sur un échantillon de 14.200, 16.000 et 7.100 ménages, représentatif de toutes les catégories sociales et les régions du Royaume.