Le Maroc a réalisé des progrès substantiels en matière de lutte contre le travail des enfants et est disposé à partager son expérience avec les autres pays du continent africain, a indiqué vendredi à Johannesburg la directrice du Travail au ministère de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Mme Salima Admi. «Grace aux efforts déployés par les différents intervenants au Maroc, un net recul des effectifs des enfants de moins de 15 ans au travail a été observé dans le pays», a déclaré à la MAP Mme Admi en marge des réunions de consultation africaines en préparation de la 5ème Conférence mondiale sur le travail des enfants, qui se tiennent jeudi et vendredi à Johannesburg. Elle a précisé que selon l'enquête sur l'Emploi, réalisée annuellement par le Haut-commissariat au plan (HCP), le Maroc comptait en 1999 un total de 517.000 enfants au travail âgés de 7 à 14 ans, alors qu'en 2020, ce nombre est passé à 35.280, soit une diminution de 93% en 20 ans. Mettant l'accent sur l'importance d'échanger les expériences en matière de lutte contre ce phénomène qui continue de se répandre en Afrique, Mme Admi a appelé à la création d'une plateforme d'échange d'expériences entre pays africains pour fournir un cadre permanent de discussion et de débat. Revenant sur les réalisations du Maroc sur les plans juridique et institutionnel, elle a noté que le Royaume a adhéré à une dizaine de conventions et protocoles internationaux relatifs à la protection de l'enfance en général et à l'élimination du travail des enfants en particulier. «En plus de la charte des droits humains et des conventions 138 et 182 de l'OIT, le Maroc a ratifié le Protocole facultatif concernant la vente et la prostitution des enfants, le Protocole concernant l'implication des enfants dans les conflits armés et les conventions du Conseil de l'Europe relatives à l'exercice des droits des enfants», a-t-elle expliqué. La responsable a rappelé également que la Constitution de 2011 a renforcé le corpus normatif des droits humains, dans le sens où elle réaffirme aussi l'engagement de l'Etat à assurer une égale considération sociale et morale à tous les enfants, abstraction faite de leur situation familiale. Cette évolution a été accompagnée par la consolidation de la scolarisation obligatoire de tous les enfants des deux sexes âgés de 6 à 15 ans, a-t-elle poursuivi. Elle a également fait observer que «la prévention et la répression pénale de l'exploitation des enfants ont été renforcées au niveau du code pénal, sans oublier la nouvelle loi sur la traite et la loi relative aux conditions d'emploi des travailleurs domestiques qui fixe l'âge d'admission au travail à 18 ans». Les réunions de consultation africaines en préparation de la 5ème Conférence mondiale sur le travail des enfants, organisées pendant deux jours par l'Organisation internationale du travail (OIT), se déroulent en présence de délégués des gouvernements et représentants des organisations syndicales et patronales des Etats membres de l'Union africaine, ainsi que des représentants des institutions de l'Union africaine et des agences des Nations Unies. Les réunions de consultation visent, ainsi, à identifier les défis communs, les priorités politiques et les bonnes pratiques pour éliminer le travail des enfants en Afrique, ainsi que de proposer des priorités thématiques régionales pour apporter une perspective régionale à la 5ème Conférence mondiale sur le travail des enfants. Il s'agit également de fournir un espace pour discuter des progrès réalisés dans la lutte contre le travail des enfants en Afrique, y compris les efforts déployés dans la mise en œuvre du Plan d'action de l'Union africaine (UA) pour éradiquer le travail des enfants, le travail forcé, la traite des êtres humains et l'esclavage moderne (2020-2030).