Eradiquer les pires formes de travail des enfants d'ici 2016, tel est l'objectif principal que se sont assigné les pays participant à la 3ème conférence mondiale sur le travail des enfants qui s'est achevée jeudi à Brasilia. Cette rencontre, qui a réuni les délégations de plus de 150 pays dont le Maroc, a été l'occasion de dresser le bilan des progrès accomplis depuis l'adoption de la Convention 182 de l'Organisation internationale du travail (OIT). Le fléau du travail des enfants a régressé dans le monde et le Maroc a suivi cette tendance. Citant les statistiques du Haut-Commissariat au Plan (HCP), le ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, a fait remarquer que 92.000, enfants âgés de 7 à moins de 15 ans travaillaient en 2012, soit 1,9% de l'ensemble des enfants de cette tranche d'âge contre 9,7% en 1999. Ils travaillent principalement dans l'agriculture, l'artisanat ou en tant que domestiques. Cette conférence a été l'occasion pour M. Souhail de mettre en avant les principales avancées réalisées par le Maroc dans la lutte contre ce fléau en mentionnant notamment le projet de loi sur les travailleurs domestiques qui interdit l'emploi des enfants de moins de 15 ans et réglemente le travail de ceux âgés de 15 à moins de 18 ans. Un projet de loi qui avait pourtant été contesté par plusieurs associations actives dans le domaine de la lutte contre le travail des enfants. Le Collectif pour l'éradication du travail des petites bonnes avait estimé que le projet présentait plusieurs défaillances pour garantir la protection des enfants et la promotion de leurs droits. Selon le Collectif, le texte en question n'oblige pas les personnes au courant de cas de «petites bonnes» à informer les instances ayant l'autorité d'intervenir sur le lieu de leur «exploitation». En outre, le projet de loi ne traite pas du mode et des conditions de retrait et d'accueil des «petites bonnes» retirées du lieu d'exploitation pour les préparer à leur réinsertion dans des structures adaptées. Il n'est pas inutile de rappeler que l'ONG Human Rights Watch avait déploré dans un rapport publié en novembre 2012 que les lois interdisant l'emploi des enfants de moins de 15 ans n'étaient pas correctement appliquées. Quant aux poursuites pénales à l'encontre des employeurs, elles se comptent sur les bouts des doigts. Le Maroc à l'instar des autres pays en voie de développement devra redoubler d'effort dans la lutte contre le travail des enfants. A ce propos, le directeur général de l'OIT, Guy Ryder, a exhorté les participants à concentrer leurs efforts sur des politiques et des mesures qui ont déjà fait leurs preuves.