A. Souhail, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle Le travail des enfants, âgés de 7 à 15 ans, est en nette régression au Maroc. Leur nombre a diminué à environ 123.000 en 2011 (2,5% de cette tranche d'âge) contre 517.000 en 1999 (9,7% de cette tranche d'âge), a affirmé le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail. Selon le ministre, qui s'exprimait à l'ouverture, mardi à Rabat d'une rencontre sous-régionale organisée sous le thème «la lutte contre le travail des enfants en Afrique : politiques nationales d'intervention, bilans et perspectives», les progrès réalisés au Maroc sont le fruit de différents chantiers ouverts en matière de consolidation de la démocratie dans le pays (Constitution de 2011), de réforme du code de travail, du respect par le Maroc des dispositions des instruments et conventions internationaux et de la relance par l'actuel gouvernement du plan d'action nationale rénovée pour l'enfance (2006-2015) «un Maroc digne de ses enfants». Citant des données statistiques du Haut commissariat au plan, le ministre a ajouté que durant la même période (1999-2011) quelque 16.283 enfants ont été arrachés du marché du travail et plus de 24.560 autres ont été empêchés d'y être mis. Dans l'objectif d'améliorer davantage la situation, a-t-il dit, les pouvoirs publics se penchent à présent sur l'actualisation de la liste des formes dangereuses de travail interdites aux enfants de moins de 18 ans et l'élaboration de textes relatifs au travail des domestiques et à la réglementation des relations entre employeurs et salariés. D'après le ministre, l'approche juridique demeure somme toutes insuffisante en matière de lutte contre le travail des enfants, tâche qui requiert plutôt la mise en œuvre d'une politique intégrée, fondée sur l'éducation, la formation, la santé et la protection sociale. Pour sa part, la directrice du Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC), Constance Thomas, a souligné l'importance de cette rencontre, laquelle devra permettre, selon elle, de renforcer la coopération horizontale entre les Etats membres de l'Organisation internationale du travail (OIT), «une coopération Sud-Sud bâtie sur le respect mutuel, la promotion des partenariats et l'échange des connaissances et des pratiques». Le Maroc a déjà fait l'expérience de ce type de coopération en envoyant une délégation au Mali et plus récemment en recevant une délégation du Soudan, a noté Mme Thomas. De son côté, Mme Catherine Guinebert du ministère français du Travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social a réaffirmé l'engagement de son pays de soutenir les actions du programme international pour l'abolition du travail des enfants ainsi que ceux du programme d'appui à la promotion de la déclaration de l'OIT. Organisée du 21 au 23 mai par le ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle avec le soutien de l'IPEC, cette rencontre vise l'échange des expériences et des approches pour combattre le travail des enfants et plus précisément la présentation et la discussion des politiques nationales dans ce domaine. Elle ambitionne également la capitalisation de l'expérience africaine en matière de lutte contre le travail des enfants (stratégie d'intervention, avancées juridiques, coordination, secteurs d'intervention) avec l'objectif de partager les bonnes pratiques identifiées et de mobiliser de nouvelles initiatives particulièrement pour l'Afrique du Nord, la mise en place d'une plateforme régionale pour l'échange d'information, et l'élaboration d'un document de suivi pour la troisième conférence de travail des enfants Participent à cette rencontre des experts venus d'Algérie, de Côte d'Ivoire, d'Egypte, du Gabon, de Libye, de Mauritanie, du Sénégal et de Tunisie, ainsi que des spécialistes du Bureau international du travail (BIT) de Genève, du Centre international de formation de Turin, et des bureaux du BIT du Caire, d'Alger et de Dakar.