Plus de 450 délégués de 80 pays se sont mis d'accord, au terme de la Conférence mondiale sur le travail des enfants tenue à La Haye les 10 et 11 mai, sur une "feuille de route" qui vise à "augmenter de manière substantielle" les efforts mondiaux pour éliminer les pires formes de travail des enfants d'ici à 2016, indique mercredi l'Organisation Internationale du Travail (OIT), dont le siège est à Genève. Cette conférence a été organisée par le gouvernement des Pays-Bas en collaboration avec le Programme international pour l'abolition du travail des enfants du Bureau International du Travail (BIT-IPEC) et en coopération avec l'UNICEF et la Banque mondiale. La feuille de route appelle les gouvernements, les partenaires sociaux et les organisations de la société civile à renforcer l'accès à l'éducation, à la protection sociale et au travail décent. Elle invite tout particulièrement les gouvernements "à évaluer l'impact des politiques relatives aux pires formes de travail des enfants, en tenant compte du sexe et de l'âge des enfants, à mettre en place des mesures préventives assorties de délais et à mobiliser suffisamment de ressources financières pour combattre les pires formes de travail des enfants, y compris grâce à la coopération internationale". Elle appelle également les partenaires sociaux à prendre "les mesures immédiates et efficaces qui relèvent de leur compétence afin de garantir en priorité absolue l'interdiction et l'élimination des pires formes de travail des enfants, notamment à travers des politiques et des programmes consacrés au travail des enfants". L'OIT fait remarquer que la Conférence de La Haye s'est déroulée dans un contexte d'essoufflement de la campagne mondiale contre le travail des enfants, comme le démontre le nouveau rapport global du BIT publié la semaine dernière et qui montre que si la réduction du travail des enfants s'est poursuivie, son rythme s'est ralenti de manière inquiétante. Le rapport avertit que si aucune action décisive n'est prise, le rendez-vous de 2016 ne sera pas honoré. Le nouveau rapport contraste avec les tendances positives qui figuraient dans la précédente étude réalisée en 2006 et qui avaient alors conduit l'OIT à fixer un objectif d'élimination des pires formes de travail des enfants d'ici 2016. Cette Conférence a été aussi l'occasion d'entendre s'exprimer de hauts responsables gouvernementaux venus de divers pays, ainsi que des représentants d'organisations patronales et syndicales, d'organisations internationales et de membres du monde universitaire et de la société civile. Lors de cette conférence, le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, M. Jamal Rhmani a, rappelle-t-on, mis en exergue l'expérience du Maroc en matière de lutte contre le travail des enfants grâce, notamment, à la mobilisation de tous les acteurs.