La première sortie officielle du nouvel ambassadeur américain, Thomas Riley, a eu lieu hier à Rabat, à l'occasion du lancement d'un nouveau programme de lutte contre le travail des enfants. Un nouveau programme pour l'abolition du travail des enfants a été inauguré, hier à Rabat, lors d'un séminaire auquel ont participé plusieurs responsables marocains et étrangers. En effet, cette rencontre a été présidée par le ministre de l'Emploi, Mustapha Mansouri. Celui-ci était accompagné du nouvel ambassadeur américain au Maroc, Thomas Riley. C'est d'ailleurs l'une des premières sorties officielles de ce dernier. Le projet inauguré, soutenu financièrement par le département Américain du travail, sera géré par l'antenne marocaine du programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC-Maroc). Celui-ci est amené à renforcer ses interventions par une stratégie à deux volets. Il s'agira, d'une part, de promouvoir un environnement favorable à l'élimination du phénomène du travail des enfants et, d'autre part, d'agir de manière directe en retirant les enfants d'un travail où ils sont exploités. Sur le premier volet, le programme ambitionne d'améliorer la base de données relative aux conditions de vie des garçons et filles impliqués dans les pires formes de travail (FPTE). A cet effet, l'IPEC-Maroc prévoit de réaliser et de diffuser quatre à cinq études qui cibleront plusieurs secteurs d'activités et emplacements géographiques. Ces études permettront, notamment, aux pouvoirs publics d'agir efficacement en adaptant les textes de loi existants à la réalité sur le terrain. Autre élément important en matière de création d'un environnement favorable à l'élimination du phénomène du travail des enfants: la sensibilisation. Et pour cause, l'ensemble des intervenants lors du séminaire ont assuré qu'un arsenal juridique, aussi étoffé soit-il, n'est jamais une fin en soi. Sur ce point, l'IPEC-Maroc s'engage à mobiliser l'opinion publique en mettant en place une stratégie de communication et en lançant une campagne de sensibilisation dans les médias nationaux. Le but étant d'attirer l'attention de tous les Marocains sur les dangers du travail des enfants et leur éloignement des bancs de l'école. Lors de son allocution, le directeur du Travail au ministère de l'Emploi, Mohamed Tadili, a précisé que le travail des enfants est très répandu dans les campagnes marocaines. Le secteur agricole comprend plus de 80% des enfants-travailleurs, dont 96% travaillent pour leurs familles. En fait, cette donnée est importante, car elle permet de cibler, lors de la sensibilisation, les parents et les familles de manière générale. Quant au deuxième volet du programme de l'IPEC-Maroc, il consistera à agir directement auprès de 5.000 enfants qui seront soit retirés des FPTE, soit empêchés d'y être assujettis. Ces actions seront menées dans 40 villages du Gharb et de Taroudant. Aussi, l'IPEC-Maroc établira des partenariats stratégiques avec des institutions de micro-finance et avec la division de la formation professionnelle du ministère de l'Agriculture. Rappelons que l'IPEC a été lancé en 1992 par l'Organisation internationale du travail (OIT). Le programme IPEC-Maroc a été lancé officiellement en juin 2001, grâce à un soutien financier de la France et de la Belgique. Jusqu'à présent, environ 1.400 enfants ont été retirés d'un travail d'exploitation grâce à un service d'éducation ou de formation.