Le taux directeur de Bank Al-Maghrib (BAM) resterait stable à 1,5% courant le second semestre de cette année, prévoit Attijari Global Research (AGR). "Tenant compte des conditions de liquidité du marché monétaire, de l'évolution des coûts de refinancement de l'économie ainsi que des perspectives d'évolution des crédits bancaires à court terme (CT), nous maintenons notre scénario de stabilité du taux directeur à 1,5% courant le second semestre 2021", indique AGR dans son rapport semestriel sur le marché des taux. Cet indicateur est en étroite liaison avec l'évolution des maturités courtes de la courbe des taux, relève la même source, ajoutant que "les facteurs fondamentaux qui justifient ce scénario nous semblent toujours d'actualité". "Pour rappel, notre scénario de stabilité des taux repose sur un contexte inflationniste globalement maîtrisable. Il est vrai que l'indice des prix à la consommation a connu une accélération durant le S1-2021, en cohérence avec la tendance mondiale. À titre d'exemple, l'inflation aux Etats-Unis devrait passer de 1,8% en 2020 à 2,3% en 2021. Dans la Zone Euro, l'indice des prix s'établirait à 1,2% sur l'ensemble de l'année 2021, contre 0,3% en 2019. Néanmoins, nous sommes confiants quant à une maîtrise de l'inflation au Maroc en dessous des 2% durant la période 2021-2022. Un tel scénario écarterait tout risque de durcissement monétaire de BAM à CT", expliquent les analystes d'AGR. Ils relèvent ainsi quatre constats concernant l'inflation. Le premier indique que les grandes Banques Centrales à l'image de la Réserve fédérale américaine (FED) et de la Banque centrale européenne (BCE), s'accordent sur le caractère temporaire des tensions inflationnistes récentes. En effet, celles-ci ne présenteraient pas une véritable source d'inquiétude aux yeux de ces institutions. Dans ces conditions, les principales Banques Centrales à l'international laissent entendre le maintien de leurs politiques monétaires accommodantes en 2021. Le 2ème constat repose sur le fait que d'après BAM, l'inflation s'établirait autour de 1,0% en 2021 contre 0,7% en 2020. Celle-ci évoluerait à 1,4% à compter de 2022. À l'origine, la hausse des prix des matières premières, en l'occurrence ceux du pétrole et des huiles brutes. S'agissant du troisième constat, les analystes d'AGR soulignent que la maîtrise des prix de la composante alimentaire, sous l'effet d'une campagne agricole exceptionnelle conjuguée à une reprise sans grande pression de la demande intérieure, permettraient de contenir l'indice des prix au Maroc à des niveaux modérés. Quant au 4ème constat, ces analystes écartent le scénario d'une forte dégradation de la situation sanitaire au S2-2021. "Après avoir surpassé le pic de contamination en août 2021 et tenant compte du rythme d'évolution de la campagne de vaccination au Maroc, nous demeurons confiants quant à un retour progressif à la normale des différents secteurs d'activité touchés par cette crise sanitaire".