Le Maroc célèbre ce 13 janvier le nouvel an amazigh 2971, appelé communément "Idh Yennayer". Evènement d'une grande symbolique, ancré dans la tradition marocaine, cette célébration rappelle la pluralité des affluents qui ont façonné notre histoire et notre identité. Cette fête est également associée à plusieurs rituels qui varient selon les coutumes et les traditions de chaque région. Voici, en 5 points, ce qu'il faut savoir sur "Idh Yennayer". 1- Son étymologie Le mot "Yennayer" est composé de yen, qui signifie "premier", et d'ayer, qui veut dire "mois ". Yennayer veut dire ainsi le "premier mois". 2- Pourquoi un 13 janvier ? L'année amazighe a été organisée sous le système du calendrier julien. En effet, le 14 janvier grégorien correspond au 1er janvier julien, raison pour laquelle le Yennayer est célébrée le 13 janvier, soit la veille du début de la nouvelle année. En Algérie, le nouvel an amazigh est célébrée le 12 janvier. 3- Le point de départ Pour codifier le nombre d'années écoulées, l'académie berbère installée à Paris en 1966 avait choisi l'an 950 avant Jésus-Christ, comme date départ. Cette date fait référence à l'accession au trône du roi amazigh Sheshonq Ier, devenu pharaon d'Egypte et connu comme étant le fondateur de la XXII dynastie qui régnera en Egypte jusqu'a l'an 715 av. J-C. “Preuve en est que la région égyptienne de Siwa commémore encore cette fête amazighe”, signale l'Universitaire Ahmed Sabir. 4- Une coutume agraire Khalid Al Ayoud, enseignant-chercheur et acteur associatif, explique que "la commémoration du nouvel an amazigh, dit Idh Yennayer, est au fond une célébration de la terre, de l'homme et de la mémoire, en tant que composantes essentielles d'une identité nationale multiple et forte de ses affluents sans exclusion aucune”. Selon lui, Idh Yennayer marque le début de la saison agricole chez les Amazighs et renvoie, de ce fait-même, à l'attachement à la terre dans la mesure où l'événement est lié à l'activité agricole qui domine particulièrement dans les zones montagneuses, les plaines et les oasis à forte concentration amazighe. 5- Qui dit terre, dit cuisine Cette festivité augure de préparatifs de la prochaine saison agricole et invoque en même temps des vœux et prières pour une année fertile, tout en scellant des retrouvailles lors desquelles les migrants se réunissent à nouveau autour de mets que l'on ne prépare qu'une fois par an, dont “Orkimen”, un plat à base de sept céréales (maïs, orge, fèves, lentilles, etc.). “Orkimen est un mets qui clôt une année agricole avec ce qui reste de céréales tout en aiguisant l'appétit pour une année qui s'amorce”, explique Al Ayoud, notant que la préparation de ce plat avec des pieds de chèvre ou d'agneau renvoie à une autre dimension identitaire, celle de l'agriculture et de l'élevage en particulier en tant que source de subsistance. Selon lui, “Tagulla”, une sorte de purée devenue un plat-symbole d'Idh Yennayer à l'image de la tarte du nouvel an, est un mets très délicieux que l'on sert avec un mélange de miel et d'argan ou de miel et de beurre, se distingue par la dissimulation d'un noyau de datte dans le plat et quiconque tombe dessus est considéré comme “Ighermi”, le chanceux de l'année sur tous les plans.