La prise en charge des mineurs non accompagnés est un défi qui s'impose dans l'agenda futur du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), a indiqué son Secrétaire général, Abdellah Boussouf, qui était l'invité spécial de l'émission directe organisée lundi par la plateforme numérique Awacer TV relevant du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger. C'est un dossier qui parasite les relations avec les pays européens, a relevé M. Boussouf, notant qu'il faudra également élaborer des mécanismes pour soutenir la famille en immigration car "c'est le principal canal de la transmission de l'identité marocaine, et revoir, dans ce cadre, le code de la famille afin d'accompagner les évolutions sociales". Conformément aux dispositions de l'article 163 de la Constitution, qui stipule que le CCME est chargé "d'émettre des avis sur les orientations des politiques publiques permettant d'assurer aux Marocains résidant à l'étranger le maintien de liens étroits avec leur identité marocaine", une des caractéristiques du CCME est qu'il doit "être plus connecté et plus proche du terrain pour mieux cerner les problématiques des communautés marocaines dans leurs pays d'accueil", a ajouté le secrétaire général lors de l'interview relayée par un communiqué du CCME. Il a en outre souligné que la question identitaire revêt aujourd'hui, et dans le futur, une place centrale de par son importance dans le processus d'intégration. Le secrétaire général du CCME note que pour barrer la route aux discours extrémistes, il faudra continuer d'agir pour "faire du Marocain un vecteur de paix, de prospérité, de développement, un pont entre son pays d'origine et d'accueil avec lequel il entretient un lien spirituel, préservé et garanti par l'institution de la commanderie des croyants au Maroc". Pour continuer à maintenir ses liens exceptionnels avec les nouvelles générations, "nous devons nous atteler à préparer une offre culturelle capable d'atteindre les jeunes, dans les langues d'accueil et combler les lacunes et le vide médiatique afin de faire connaître l'évolution en marche dans le pays auprès de ces jeunes", a poursuivi M. Boussouf. Il faudra également, et avec tout l'engagement possible, "s'occuper des compétences, car elles ont la capacité d'accélérer considérablement le développement humain du Maroc", a-t-il affirmé. D'après une étude réalisée par le CCME, l'intégration est un processus engagé et irréversible, mais pour renforcer ce sentiment d'appartenance au pays d'origine, "il faut élaborer des politiques publiques adéquates". Le Maroc est un pays riche et diversifié, par sa gastronomie, sa culture, sa nature, son histoire et bien d'autres atouts qui ne sont pas assez bien exploités, a fait remarquer M. Boussouf, ajoutant que "nous devons alors sans plus tarder travailler à développer l'image de notre pays, qui est une industrie lourde, comme l'ont fait avant nous des pays comme la France ou l'Espagne, en créant des institutions dédiées à l'image de leur pays à l'étranger". Ce sont là des actions parmi d'autres à entreprendre pour que ce "lien métaphysique que les communautés marocaines entretiennent avec leur pays d'origine puisse être renouvelé afin de transcender les générations", a-t-il relevé. L'interview de M. Boussouf vient clôturer une série d'émissions programmées depuis le 17 décembre à l'occasion de la journée internationale des migrants, indique le communiqué, notant qu'elle vient également établir un bilan des acquis et réalisations du conseil qui célèbre dans deux jours ses 13 ans d'existence dans le paysage institutionnel marocain. La journée internationale des migrants, instaurée par les Nations unies depuis 2000, n'est pas uniquement une célébration mais une occasion de consolider les acquis en termes de droits. Depuis l'an 2000, le nombre des migrants a augmenté de 50%, un chiffre qui est voué à l'augmentation au vu de plusieurs raisons comme le réchauffement climatique. Constitutionnalisé en 2011, le CCME a, en 13 ans d'existence, pu réaliser près de 150 études sur la migration, dans le cadre de ses six groupes de travail, à savoir "culture, éducation et identités", "citoyenneté et participation politique", "administration, droits des usagers et politiques publiques", "compétences scientifiques, techniques et économiques pour le développement solidaire", "cultes et éducation religieuse" et "approche genre et nouvelles générations", qui définissent également les axes que le conseil a pu traiter.