Moulay Abdellah Amghar est le Saint patron d'El-Jadida et de la région de Doukkala. Son sanctuaire, situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville, devient une commune portant son nom. Qui était vraiment ce saint soufi, influent, installé au Ribat de Tit, connu pour son érudition et sa grande spiritualité ? Réponse dans «Kan Ya Mkan» diffusée samedi 26 septembre. Son architecture, contrastant avec les constructions environnantes, le sanctuaire de Moulay Abdellah Amghar, de son vrai nom Abou Abdilllah Mohammed Al Amghari, se dresse fièrement au centre de cette commune qui lui doit son nom. Fils et disciple du Fakih Sidi Jaâfar Abou Ishaq chargé de l'enseignement religieux au «Rîbat» d'AYIIR (Entre Oualidia et SAFI), Moulay Abdellah Amghar était un érudit et un fin connaisseur des préceptes du Coran. Grand mystique connu pour sa profonde foi, il mena une vie spirituelle entièrement consacrée à la religion et ne s'intéressa point à la politique, malgré sa notoriété et sa proximité avec le pouvoir. A l'image de tous les savants et religieux de sa tribu d'origine, la confrérie «Amghariya, une lignée de «Chorfas» (descendants du Prophète). Un choix et une position qui leur a valu le respect et la considération des sultans des dynasties qui se sont succédé dans le règne. Moulay Abdellah Amghar fut également sollicité par les hommes du pouvoir pour sa sagesse et sa baraka (gratifications). Parmi eux, les notables de Banou Al Azafi (Sebta), le Saint soufi Ahmed Abou Abbas Sebti et l'émir almoravide, Ali Ibnou Youssef Ibnou Tachafine qui lui rendaient fréquemment visite au Ribât de Tit (Tît Nefter). Cette citadelle qui fut le lieu de résidence de la tribu amazighe (berbère) des «Berghouatas» avant l'avènement des «Amghariyine» put résister au temps et aux conditions climatiques (humidité). Aujourd'hui encore, le Ribat conserve ses quatre portes et ses cinq tours, la grande mosquée (ancienne) et quelques coupoles des tombeaux des Saints d'Amghar (zaouiya) qui témoignent de la pureté des lieux et de la vie austère des saints soufis de l'époque.