Moussem de Moulay Abdellah Sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, la commune de Moulay Abdellah organise du 16 au 23 août, en collaboration avec la province d'El Jadida, l'Association provinciale des Affaires culturelles et le conseil provincial l'édition 2013 du moussem Moulay Abdellah Aït Amghar. Ce haut lieu de l'histoire est taxé d'être le plus grand et ancien moussem du Maroc. Une cité gigantesque de près de 21.000 tentes se dresse, en cette occasion, sur les rives de l'Océan Atlantique, à quelques kilomètres d'El Jadida, pour rendre, tout d'abord, un hommage solennel aux vestiges d'un passé pétri par la foi en l'Islam et l'amour du sol ancestral et garder vivant le souvenir des batailles victorieuses contre l'occupant portugais et manifester leur reconnaissance au patron des lieux et à ses descendants d'avoir élevé cette mosquée fortifiée à la gloire de Dieu. Les Chorfa Amgharyines et les habitants de la région d'Ouled Bouâziz ont pris l'habitude, après une rude saison agricole, de se planter aux pieds du sanctuaire et manifester, durant sept jours, pour exprimer leur ferveur et leur joie que partageaient, avec eux, l'ensemble des tribus du Grand Doukkala qu'avaient rejoints, par la suite, d'autres du Royaume. Le Libérateur de la Nation Feu Mohammed V veillait personnellement à son ouverture. Cette solicitude royale de sa part a rendu célèbre ce moussem unique en son genre de par sa situation géographique au bord de la mer. Ce qui rend le séjour de ses visiteurs supportable et agréable en cette période caniculaire. Il est unique, également, par le nombre impressionnant de ses visiteurs dépassant le cap de 500.000 dont de très nombreux étrangers d'outre- mer de différentes nationalités venus savourer la Tbaourida et les différents spectacles folkloriques. Sans oublier les démonstrations de chasse des fauconniers de la tribu de Lkoussem qui ont tenu, de tout temps, à être de la fête et à gratifier le public de cette chasse que seuls les Chorfas da Zaouyate de Moulay Tahar pratiquent au Maroc par Dahir chérifien. Enfin, il est unique par le nombre éblouissant des cavaliers, venus de tous les coins du Maroc, pour s'adonner, avec grand plaisir, à leur sport favori qui est la Tbaourida. Le nombre attendu cette année, selon les organisateurs, atteindra les 1.700 cavaliers. Outre son aspect historique, les officiels dépensent de grands efforts pour l'exploiter afin d'offrir une image illustrative de la richesse et de la diversité de notre patrimoine culturel pour la promotion touristique de la province d'El Jadida et du Grand Doukkala en général. Cependant, on déplore l'absence totale du ministère du Tourisme et aussi celui de l'Agriculture qui ignorent totalement cette manifestation populaire pour en faire un levier véritable de leurs secteurs. Même la Société royale de l'élevage des chevaux (SOREC) n'y accorde aucune attention. Pourtant, on y expose les chevaux de race barbe et arabe-barbe, durant toute une semaine, par les chevauchées fantastiques dans le «mehrek» ou l'arène offrant, ainsi, des spectacles fabuleux et sublimes. Aucune subvention et aucune prime ne sont octroyées par ces départements, pourtant concernés quoiqu'on dise, à ces cavaliers- éleveurs qui supportent, à leurs propres charges, les faramineuses dépenses pour maintenir cette tradition de la Tbaourida. Ceci concerne d'autres précieuses festivités traditionnelles dont regorge la région de Doukkala, comme la fauconnerie, auxquelles s'attachent, contre vents et marées, les Doukkalis et qui ont besoin, plus que jamais en ces temps difficiles, qu'on leur prête l'intérêt nécessaire pour reprendre place sur les planches de l'authenticité et, ainsi, consacrer le produit touristique local. Ce grand Moussem est également réputé pour son animation nocturne qui dure jusqu'aux premières lueurs du matin. Des orchestres musicaux et des troupes folkloriques se produisent et évoluent en permanence sur de nombreuses scènes aménagées au Moussem qui compte à son actif plusieurs autres divertissements et distractions foraines. Ce lieu de «pèlerinage» pour bon nombre de visiteurs marocains et étrangers, sera marqué, comme à l'accoutumée, par un programme riche et diversifié, soigneusement préparé par le comité organisateur du moussem qui a réuni les aspects religieux, folklorique et patrimonial mettant en exergue la richesse culturelle de la province d'El Jadida. Le programme de cette édition réserve, ainsi, une place de choix aux causeries religieuses, conférences et tables rondes sur divers thèmes d'actualité et d'échanges de points de vue, sous le signe de la tolérance culturelle et religieuse. Les activités de distractions, de loisirs et de sport occupent une place, non moins importante, dans le menu de cette manifestation s'articulant autour des symboles centenaires de la région, à savoir la Tbaourida, la fauconnerie, les arts culinaires et les arts populaires (soirées musicales et folkloriques). Le moussem de Moulay Abdellah Amghar, célébré par les tribus des Doukkala à la mémoire du saint «Moulay Abdellah Amghar», est considéré comme étant l'une des manifestations religieuses et culturelles les plus attrayantes et les plus riches du Royaume. Il promet d'offrir à ses visiteurs une semaine de liesse. Plusieurs artistes prendront part à ce moussem tels que Abdelaziz Settati, Abidat Rma, Ouled Ben Aguida, Saîd Oueld Haouat, Khoute Laâlam, Souhail Bidaoui, Tagada, Saîd Senhaji, l'humoriste Fahid Abdelkhalek et le duo Seffaj et Mhiouel ainsi que des orchestres locaux. Tit, l'ancienne, dans l'histoire islamique Le Ribat de TIT, l'actuel Moulay Abdellah, fait partie des sites classés par les Beaux Arts et répertoriés dans les monuments historiques. Les monuments, découverts dans la région, sont un témoignage notoire du degré d'urbanisation et de peuplement qu'a connu cette localité depuis des ères anciennes. D'ailleurs, des recherches, en sciences toponymiques, ont montré que le port dénommé Routoubis dans les littératures anciennes, se trouvait dans le même lieu que Tit. Ce qui témoigne encore une fois de l'ancienneté de cette ville marocaine. On y a découvert des tombes puniques et des constructions phéniciennes. Certainement, le Rusibis de l'Antiquité. Les marins de cette époque ne naviguaient, en effet, que le jour et cherchaient leurs escales tous les trente kilomètres environ. Tit se trouve à une trentaine de km de la ville d'Azemmour et il est, plausible, que les phéniciens, peuple sémitique fortement lié à ses intérêts, se sont préoccupés de créer un port supplémentaire sans abri naturel à El Jadida, contrairement à celui d'Azama protégé par l'estuaire et les eaux calmes d'Oum Er- rabiî, et un autre à Tit qui avait l'avantage d'offrir une source d'eau douce en mer découverte à marée basse. Des relevés topographiques, de notre temps, avaient déterminé l'emplacement exact de ce port. Il avait une ouverture de 1.340 mètres devant une enceinte fortifiée développant 2.950 mètres au nord et 460 autres au sud. Cette enceinte se terminait par un bastion implanté en mer et accessible qu'en marée basse. L'appareillage de ce bastion est remarquable puisqu'il a résisté, pendant des millénaires années, aux assauts des vagues et des tempêtes. Ces relevés avaient permis, aussi, de découvrir l'emplacement d'une couronne, de 200 mètres de longueur, terminée au nord par un autre bastion qui a disparu toutefois. A l'ouest du Borj de la mer, se trouvent des tombes creusées dans les rochers à un mètre de profondeur. Les plus grandes mesurent 1,70m de long et 1m de large. Mais la question qui se pose est faut- il les attribuer aux phéniciens ou à une autre civilisation plus ancienne dont les rites barbares imposaient des sacrifices au Dieu de la mer ? Du côté de l'Océan, le rôle de ce port était de tenir en respect les Normands, maîtres des Canaries, et ensuite les Espagnols qui leur avaient succédé. Du côté de la terre, Tit avait subi les contre- coups des luttes contre les Almoravides et les Almohades qui bloquèrent son développement. Plus tard, apparurent les Portugais que la forteresse tint en échec quelques temps. Mais la prise de Mazagan et d'Azemmour, en 1508, avait contraint Tit, cinq ans après, à une reddition suivie, après, par une déportation de ses habitants vers les environs de Fès et de Marrakech par le sultan wattasside Mohamed, surnommé El-Bourtoughali (pour avoir séjourné dans les prisons portugaises). Depuis, l'ancienne capitale des Doukkala ne se releva jamais de son revers. Le premier plan de Tit au Xème siècle L'ancien plan de Tit fut élaboré, au Xème siècle, par Moulay Ismaîl après s'être installé en ces lieux, au bord de la mer, au sein d'une tribu amazighe sanhajienne de Doukkala. Il a été surnommé Amghar, en berbère signifiant «le patriarche», par extension «le chef» qui peut être soit un chef politique doté de pouvoir exécutif nommé par une assemblée des anciens (sorte de Sénat) soit un chef spirituel. Si ce n'était pas les deux à la fois. C'est à lui qu'est attribuée la fondation du Ribat maritime de Tit en tant qu'institution militaire, éducative et religieuse fortifiée, vouée à l'instruction et au combat contre la secte hétérodoxe des Berghouata. Mais c'est, surtout, à partir du règne de son petit-fils, le grand savant et mystique Abou Abdallah Amghar dont ce Moussem estival porte le nom, que le Ribat de Tit s'imposa progressivement en tant que capitale provinciale au rôle économique et politique attesté. Notamment dans l'arbitrage au sein de la communauté et la médiation avec le pouvoir central ainsi que de centre religieux fréquenté de toutes parts à travers les siècles par des cheikhs de renom. Les Amghariyines ne firent alors que prolonger davantage leurs ramifications vers d'autres régions du pays, notamment à Afoughal (chez les Haha) ; à Tazzarine (dans le Draâ) ; à Assoul (au Tafilalet), à Bzou au Grand-Atlas... C'est en ces derniers lieux, précisément chez les Ntifa, que vit le jour le soufi et savant Sidi Abdallah ben Hssayn, surnommé «L'homme aux trois cent soixante six sciences». Il est le fondateur entre 1520 et 1530 de la célèbre zaouïa de Tameslouht dans les environs de Marrakech où il s'illustra pour ses nombreux bienfaits. Son petit-fils Ibrahim ben Ahmed Mghari, surnommé Tayr Jbal (L'Oiseau de la montagne) quitta cette zaouïa familiale après un différend avec le sultan Moulay Zidane pour s'établir au village de Kik, connu depuis sous le nom de Moulay Brahim. C'est également de Tameslouht que revint dans le Doukkala des ancêtres, Abd-es-Salam ben Saïd, fondateur au XVIIe siècle de la zaouïa Sayssiya chez les Oulad Messaoud (fraction des Oulad Bouâziz) sur l'emplacement d'une forteresse caïdale ancienne, dite Asays. C'est pour dire l'aura des Béni Amghar, adeptes de l'orthodoxie sunnite malikite, fondateurs d'une des premières confréries marocaines d'obédience chadilite, rayonnants par leur mysticisme et par leur érudition, au point que les chroniqueurs anciens les rangeaient parmi les plus grandes familles du pays dont les membres héritaient de la vertu comme d'autres héritaient de la fortune. On n'en saisit que davantage la valeur de symbole de ces lieux de mémoire comme espaces de paix et de communion qui s'obstinent à perpétuer, malgré l'éclatement des structures communautaires ancestrales, le souvenir et à nous interpeller en tant que source d'inspiration et une passerelle vers des jaillissements futurs. Car créer des nouveautés, c'est assurément bien. Mais réhabiliter, pleinement les anciennes, là est le véritable défi. Après l'avènement de l'Islam au Maroc, les dynasties, s'étant succédées, ainsi que les habitants qui étaient restés à routoubis, avaient bâti leurs constructions nouvelles à côté des sanciennes et, parfois, sur les décombres de celles-ci. L'urbanisation nouvelle a commencé à porter un autre nom dans les références arabes et islamiques. Notamment celui de Titnfetr, abrégé en tit. A l'instar des noms des localités marocaines, Titnfetr est un vocable berbère composé de « Tit » signifiant « Œil », de « n » pour l'adjonction et de « Fitr » signifiant nourriture. Celui- ci s'est arabisé, à son tour, et a pris le nom d'Ain Fitr. On rapporte que l'origine de cette appellation revient à l'existence d'une source où le cheikh Ismail Ibn Said, surnommé Ibn Amghar, fut le premier des Amgharénéens à y faire ses ablutions et à y boire de l'eau. Après cela, le lieu fut surnommé Titnfetr. La localité Tit l'amgharéenne La première installation à Titnfetr l'amgharéenne est, donc, liée au cheikh Ismail Ibn Said l'ancêtre des amgharéens eu égard au fait qu'il est considéré comme le premier à s'installer dans la région. De même selon abdeladim El Azemmouri, la région ne connaissait pas de constructions tant elle était sauvage et cachée par la verdure. Cependant, la région ne demeura pas inconnue car la sédentarisation du Cheik Ismail El Amghari, a suscité l'intérêt de la tribu voisine du lieu qui profitait également des ses ressources verdoyantes et maritimes. La tribu en question, dont le cheikh était nommé Ibn batan contemporain du cheikh AL Amghari, est supposé une descente des sanhaja.Les sanhaja de Titnfetr ont accordé une grande estime au cheikh Al Amghari en vertu des grandes qualités que possédait l'invité Amgharéen, notamment celles de piété, de méditation, de satisfaction et de volonté d'instruire les gens. Ils étaient aussi émerveillés par ses karamats et ses actes extraordinaires. La relation entre les deux parties s'est tellement intensifiée qu'un mariage a eu lieu unissant l'une des filles de la tribu au cheikh Ismail. Un enfant naquit auquel fut donné le nom d'Ishaq qui suivit la même voie de piété que son père. Il fut également l'un des grands saints de son époque. Ce fut donc le commencement de la famille Amgharéenne avec à sa tête, le cheikh Ismail Ibn Amghar, et ce avant l'avènement des Morabitines (au début du 5eme siècle de l'Hégire). D'ailleurs l'une des premières constructions sur place fut la maison du cheikh El Amghari et de ses proches. C'est ce qu'on peut appeler aussi le premier Ribat Amgharéen. Il est rapporté aussi que le cheikh Ismail mourut dans cette localité et y fut enterré. Le moussem de Moulay Abdellah Amghar Le Moussem de Moulay Abdellah Amghar est l'une des plus importantes manifestations religieuses et culturelles au Maroc. Célébré depuis des centaines d'années par les tribus des doukkala, au Ribat Tit (Centre Moulay Abdellah actuellement) à la mémoire du saint Moulay Abdellah Amghar. Les festivités du moussem sont très variées et se diversifient entre des activités religieuses au sein du marabout et de sa mosquée et des activités patrimoniales et folkloriques dans les différents espaces du moussem. Cette manifestation se caractérise par son aspect non stop. Si la journée est consacrée à la fantasia et à la chasse au faucon, la nuit connaît l'organisation de soirées artistiques populaires. Par ailleurs, et durant la période du protectorat français, le moussem de Moulay Abdellah Amghar irrita l'administration coloniale quand la célébration du moussem avait commencé à revêtir un caractère nationaliste et revendicatif contre le protectorat. Azzedine Hnyen *** Grand Doukkala Le vignoble doukkali à l'honneur Il semble que les responsables régionaux de l'agriculture se sont rendus, ENFIN !, compte (mais il n'est jamais trop tard), de la valeur intrinsèque de la valeur de certains produits agricoles que produit la région de Doukkala sur les échiquers national et international pour qu'ils songent à leur organiser des festivals saisonniers pour les revaloriser et les mettre en évidence. De telles initiatives ne seront que très bénéfiques et pour l'Etat, la région et les agriculteurs. Le développement du vignoble, un souci du Plan Maroc Vert L'organisation par la Direction Régionale d'Agriculture, sous l'égide du Ministère d'Agriculture et de la Pêche Maritime et en partenariat avec le Groupement d'intérêt économique des producteurs de la vigne Doukkali (GIE), la Chambre d'Agriculture Doukkala – Abda et la Province de Sidi Bennour, la première Edition du festival du Vigne Doukkali, du 13 au 15 août 2013 à la C.R de Si Bouhya, sous le thème «Développement du vignoble Doukkali, levier du développement rural» a été considérée une initiative louable. D'autres productions locales réputées doivent jouir du même statut Cet intérêt doit englober d'autres productions agricoles distinguant la région des Doukkala des autres du Royaume. Telle la citrouille doukkalie (algarâ alhamra) que notre prix Goncourt, le Doukkali Fouad Laroui, dans sa fameuse rubrique ‘'Post- scriptum'' de la revue « jeune Afrique » du 2 au 8 juin 2013 (n° 2734) et intitulée « Touche pas à ma citrouille ! » a défendu férocement « la plus belle production des Doukkala » tout en dénonçant vivement l'introduction de sa rivale du pays de « l'Oncle Sam ». Considérant cet acte « une horreur » et « une damnation », l'auteur a protesté « au nom de tous les émigrés » et a lancé un appel « aux Maghrébins dignes de ce nom pour qu'ils se constituent en Association pour la sauvegarde de l'authentique citrouille des Doukkala ». Il a appelé à ce que « le pays reste ce qu'il est dans les souvenirs » des émigrés. « C'est ce qui nous aide à supporter l'exil », a- t- il estimé. D'autres productions agricoles régionales méritent, elles aussi, un intérêt et une considération de la part du ministère de tutelle. On ne pourrait passer sous silence les figues d'Ouled Frej, les pastèques Bouâzizies, la betterave à sucre, la tomate d'El Oualja et d'autres. Régression alarmante du potentiel viticole Le secteur viticole doukkali occupe une place de choix dans le vignoble national. La superficie réservée à cette culture représente 37% de la superficie nationale et contribue à hauteur de 23% à la production de raisin. Ce vignoble est localisé essentiellement sur des terrains sablonneux, assez pauvres et non irrigués. Il est utilisé pour le raisin de table et de cuve. Mais étant donné sa précocité, il est souvent vendu, au niveau des souks et du marché national, comme raisin de bouche, à des prix plus rémunérateurs, indique les spécialistes. Anciennement installé dans la région et n'ayant subi aucune amélioration notable sur le plan de la conduite technique, ce potentiel viticole ne cesse de régresser. En effet, la superficie cultivée est passée de 20.000 ha, au début des années 60, à 13.844 ha en 2004 et à 12.750 ha actuellement. Englobant 10.000 exploitations dans la zone bour marginale des Doukkala, il assure une production de 38.000 tonnes (la nationale étant de 230.000 T) et offre 450.000 journées de travail. En plus, il permet une valeur de production de 153 Mdh. Ce vignoble est localisé essentiellement sur des terrains sablonneux, assez pauvres et non irrigués dans une grande partieLa superficie importante occupée par le vignoble Doukkali est constitué d'un cépage unique adapté aux conditions pédoclimatique de la zone bour marginale des doukkala caractérisée par une faible pluviométrie. Des contraintes entravent son développement Des études, menées au niveau de la région par l'Office Régional de la Mise en Valeur des Doukkala (ORMVAD), ont relevé un certain nombre de contraintes qui entravent le développement de ce secteur. En particulier l'âge des cépages. En effet, les plantations, âgées de plus de 35 ans, occupent plus de 65% de la superficie totale réservée à la vigne. Ce vieillissement s'opère en l'absence d'un parc à bois authentique de la variété Doukkali. En outre, l'exploitation traditionnelle du cépage pâtit de la faible densité des plantations, des souches mal formées et mal taillées alors que la fertilisation et les traitements phytosanitaires sont aléatoires et mal appliqués. L'opération de greffage est, quant à elle, inexistante chez les viticulteurs. En comparaison, le secteur irrigué occupe seulement 2% de la superficie totale réservée à la vigne dans la région avec une nette prédominance de la vigne de cuve. Cependant, des agriculteurs ont manifesté leur intérêt pour l'extension progressive de la vigne en irrigué. Le raisin Doukkali, le meilleur au Maroc Toutefois, l'appréciation du raisin doukkali, comme produit de terroir par le consommateur marocain, en raison de son goût unique, permet aux agriculteurs de bénéficier de sources financières non négligeable de la commercialisation du produit. Le raisin du Doukkala est considéré, en effet, par les spécialistes, comme étant le meilleur du Maroc. Extrêmement réputé sur les marchés, il est constitué de grappes très denses et il possède peu de grains. Seulement, il présente l'inconvénient d'être difficile à nettoyer. Les années de sécheresse, il se concentre en petites grappes très sucrées, proches de la consistance et du goût du raisin sec. Les années de sécheresse, il se concentre en petites grappes très sucrées, proches de la consistance et du goût du raisin sec. Les années humides, il devient extrêmement juteux. Les revenus obtenus de la commercialisation du raisin doukkali contribuent de manière significative dans la subsistance de la population importante demeurant dans la zone bour marginale des doukkala. Dans le but de préserver ce secteur du risque de dégénérescence d'un patrimoine, génétiquement très diversifié par l'amélioration des clones locaux, l'ORMVAD, à une certaine époque, avait confié à l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II la mission de réaliser une étude portant sur l'amélioration de la productivité du vignoble "doukkali". Cette étude portait sur le rajeunissement et l'amélioration des performances du cépage. Elle devait permettre, également, la sélection des clones productifs à partir du patrimoine de la région dans le but de constituer un parc à bois authentique. Sauvegarde, amélioration et promotion de la production du vignoble doukkali Aujourd'hui, la Direction Régionale de l'Agriculture de Doukkala – Abda, consciente, plus que jamais, de l'importante économique de la vigne Doukkalie, a lancé, à son tour, un programme de grande envergure dans le cadre du Plan Agricole de la Région Doukkala - Abda découlant du Plan Maroc Vert. Ce programme vise la sauvegarde et l'amélioration du vignoble Doukkali à travers la sauvegarde du vignoble Doukkali existant sur 12.750 ha, le rajeunissement du vignoble Doukkali sur 4.450 ha, l'amélioration de la productivité du vignoble Doukkali et la valorisation de la production du vignoble Doukkali et sa labellisation. Ce projet de sauvegarde concerne, entre autres, la mise à niveau du vignoble existant, le renouvellement et le rajeunissement des vergers de vignoble, l'amélioration de la productivité de 3 à 4 T/ha garantissant l'augmentation de la production de 38.000 à 51.000 T. Soit une augmentation de 33 %. Le projet vise aussi l'amélioration des conditions de commercialisation, la labellisation du vignoble Doukkali, l'amélioration du revenu de 7.300 à 16.500 dh/ha et du Chiffre d'affaire de 50%. La création de 50.000 offres d'emploi supplémentaires fait partie de cette vision. Expositions et Tbourida au menu Le festival de vigne doukkali s'apprête à accueillir l'exposition des produits de raisin Doukkali de 11 coopératives de vigne Doukkalie et du Groupement d'intérêt économique des producteurs de la vigne Doukkali (GIE) ainsi que de divers produits de terroirs de la région de 10 coopératives spécialisées dans la production et la valorisation de ce genre de produits. Le festival compte accueillir quelques 20.000 visiteurs et 120 cavaliers sur une superficie d'environ 4 ha au niveau de l'espace situé en face de la Commune Rurale Ouled Si Bouhya, dans la province de Sidi Bennour. Les objectifs du Festival Faire connaître et promouvoir le raisin Doukkali au niveau national. Intéresser les investisseurs à investir dans le renouvellement et le rajeunissement des vergers du vignoble Doukkali ainsi que dans la valorisation du raisin doukkali. Créer une plate-forme de proximité, de libre échange et de partage du savoir-faire entre les différents intervenants. Faire connaître les potentialités et les atouts de la région en vigne doukkali et sa contribution dans l'économie régionale et nationale. Offrir une grande occasion aux 11 coopératives de la vigne Doukkalie et au GIE ainsi qu'aux coopératives des produits de terroir de la région pour exposer leurs produits. Bénéficier du nombre important de visiteurs. Assurer la promotion et la commercialisation de produits du terroir. Faire connaitre aux visiteurs la richesse de la région en ces produits et le programme ambitieux de la Direction Régionale de l'Agriculture Doukkala-Abda pour les sauvegarder et les valoriser. Tels sont les objectifs fixés par ce festival. Un programme riche et varié Au menu de ce festival, l'exposition du raisin doukkali, la signature de convention de partenariat entre la Direction Régionale d'Agriculture de Doukkala-Abda et le Groupement d'Intérêt Economique des Producteurs de la Vigne Doukkalie (GIE), distribution des outils et matériels au GIE, une conférence sur le développement et la valorisation du vignoble doukkali, une visite technique aux vergers pilotes de vignoble doukkali pour le Choix des souches performantes de vigne doukkali et des spectacles de Tbaouridaa. Un programme riche et varié a été mis au point, donc, entre les expositions, la Tbourida et les conférences thématiques se rapportant au développement, la valorisation du vignoble doukkali, projet de sauvegarde de la vigne doukkalie, sa labellisation et sa valorisation en plus de la projection d'un film documentaire sur le vignoble doukkali. A. H