« Après analyse de l'ensemble de cette séquence, le CSA a relevé que les propos abrupts et contestables de l'un des intervenants n'avaient suscité aucune réaction ou demande d'explication sur le plateau. Il a donc estimé que cette séquence traduisait un défaut de maîtrise de l'antenne, telle que définie par la convention de LCI », souligne le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) dans un communiqué pour tancer LCI, chaîne d'info du groupe TF1. On rembobine. Le 1er avril, un chercheur de l'Institut français de la recherche médicale (Inserm) et un chef de service d'un hôpital parisien ont échangé sur le plateau de LCI sur l'opportunité de réaliser, en Afrique, des essais cliniques portant sur l'utilisation de la vaccination du BCG pour prévenir des infections au Covid-19. Rapidement, la séquence devient virale et déclenche un torrent de critiques sur les réseaux sociaux et plusieurs téléspectateurs Saisissent le CSA qui a estimé : « au vu de la nature et des caractéristiques du sujet concerné, qu'il n'avait pas été traité avec suffisamment de rigueur » et « met donc fermement en garde la chaîne LCI contre le renouvellement de tels faits ». Dans son communiqué, le CSA rappelle qu'«en cette période de crise sanitaire aiguë, où les interrogations, le besoin d'information et les enjeux de cohésion sociale sont plus forts que jamais, les médias portent une responsabilité éminente ». Cette séquence avait provoqué de vives réactions en France et à l'international, comme c'est le cas du patron le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus qui a déclaré : « Ce genre de propos racistes ne font rien avancer. Ils vont contre l'esprit de solidarité. L'Afrique ne peut pas et ne sera un terrain d'essai pour aucun vaccin ». Le réseau de femmes journalistes d'Afrique « Les Panafricaines » est monté au créneau pour condamner avec la plus grande fermeté les propos insultant proférés sur LCI : « L'Afrique et ses populations n'ont pas de leçon à recevoir d'individus de la sorte. Quelles que soient leurs difficultés, les Africains les abordent dans la dignité et puisent leurs forces dans leurs convictions. Quant à nos faiblesses, toutes nos faiblesses, elles sont le fruit de politiques perpétuées par des pays occidentaux qui continuent de doper leur taux de croissance sur les richesses de l'Afrique. »
* Propos racistes sur LCI : Trois questions à Me Mourad Elajouti, avocat au barreau de Casablanca