Lactualité du moment est bien évidemment très politique. Les politicards battent campagne Lactualité du moment est bien évidemment très politique. Les politicards battent campagne sur fond de promesses électorales distillées sans retenue et sans aucune réserve. Le «si je suis élu, je ferais » ou encore «si vous me faites confiance, vous aurez » semble être le point commun de tous ces candidats aux législatives. Les arguties servies pour convaincre les citoyens de leur bonne foi et de leur désir dêtre à leur service sont, tout autant, les mêmes. Lessentiel, la finalité est dêtre élu. Député à tout prix ? Il y en a, en tout cas, qui ne sembarrassent pas dans leur démarche. Certains, comme le disait lécrivain américain Henri Louis Mencken, «( ) si leurs électeurs étaient cannibales, ils leur promettraient des missionnaires pour le dîner». Si ce nétait que ça ! Car il est intéressant de constater quil ny a pas plus caméléon que le politicien. Ceux-là qui, durant toute une législature, snobaient les citoyens, se découvrent subitement des valeurs de partage et de solidarité et cultivent la proximité pour tâter superficiellement, lespace de quelques instants, les dures réalités de ceux dont ils sollicitent les suffrages. Quitte à descendre de leur piédestal (momentanément, bien sûr) quils affectionnent tant pour se mêler à la populace. Demandez à un de ces politiciens déchanger vos places pour quelques jours afin quil vive vos réalités quotidiennes quil ne voudra et ne pourra pas. Il vous rétorquera certainement : «je préfère la mienne (où je suis bardé de privilèges et grassement payé pour mon oisiveté (sic !))», avec, bien évidemment, la promesse ferme de résoudre vos problèmes. Car il nest pas donné à tout le monde de vivre dignement dans la pauvreté, lexclusion sociale et le désuvrement. Demandez à tous ces candidats qui battent campagne aujourdhui combien coûte le kilo de riz, de sucre ou de farine ? Très peu dentre eux pourront vous répondre. Au mieux, ils vous demanderont de vous adresser à leur femme de ménage. Pourtant, ils sarment de leur bâton de pèlerin, faisant mine dêtre mieux au courant que les citoyens de leurs soucis quotidiens. Cest cela larithmétique politicienne. Et il faut être politicien pour pouvoir le faire. Une chose est sûre en tout cas : sil nous était permis dester en justice les élus pour «abus de confiance» à cause des promesses non tenues, nous naurions plus personne dans lhémicycle. Ce ne serait pas du gâchis dailleurs, vu quau moment de prendre les grandes décisions politiques et économiques du Royaume il est constamment désert. Alors, la seule sanction à notre portée : renvoyer ces élus dhier au rang de citoyens ordinaires, pour ne pas dire anonymes, et faire planer lépée de Damoclès sur la tête de ceux qui se disent porteurs de solutions. David William