Depuis 1993, au début du programme de privatisation, 70 entités ont été privatisées, dégageant une recette globale de 77 milliards de DH. La majorité de cette recette a été réalisée par quatre opérations majeures. Détails. Plusieurs opérations majeures de privatisation, récemment réalisées, ont permis de drainer des recettes importantes, un savoir-faire appréciable, lentrée de partenaires de renommée internationale dans les tours de table, ainsi que le renforcement des entreprises concernées grâce à laccélération des investissements. Mais les plus importantes opérations de transfert sont celles de Maroc Telecom, la Régie des Tabacs, les Sucreries et la Somaca. Pour Maroc Telecom, trois temps forts ont marqué la privatisation. Dabord, la cession de 35 % du capital au prix record de 23,34 milliards de DH à Vivendi Universal, en 2003. Le deuxième temps fort de cette privatisation est lintroduction de 14,9 % du capital dans les Bourses de Casablanca et de Paris en 2004, avec une recette de près de 9 milliards de DH. Les résultats de cette opération ont largement dépassé les prévisions, puisque lopération a été souscrite plus de 21 fois, avec plus de 130 millions dactions mises sur le marché, plus de 133.000 souscripteurs et la participation de 98 % des salariés de la société. Le dernier temps fort qui a marqué cette privatisation est la cession, en 2005, de 16 % du capital au profit de Vivendi Universal au prix de 12,4 milliards de DH dans le cadre dun protocole signé entre le Maroc et le groupe francais. Cette opération conforte la position de Maroc Telecom face à une concurrence plus vive, dans le contexte de la libéralisation du secteur et avec lentrée de nouveaux opérateurs, notamment sur le marché de la téléphonie fixe. Pour la Régie des tabacs et à lissue de lappel doffres lancé le 25 février 2003 portant sur la cession de 80 % de son capital, la Commission des transferts a déclaré Altadis attributaire pour le prix de 14,08 milliards de DH. Cette opération a connu un important travail de préparation, notamment ladoption de la loi n° 46-02 sur la libéralisation du secteur des tabacs et lexternalisation de la caisse interne de retraite de la société. Lautre privatisation dont sest targué le Maroc est celle de la Somaca. Après la décision de la Commission des transferts de céder la participation publique détenue dans le capital de cette société par voie dattribution directe, une convention de cession a été conclue le 26 juillet 2003. Elle prévoit la cession au profit de Renault s.a.s des 38 % du capital de Somaca en deux tranches. La première tranche de 26 % a été transférée en 2003. Le reliquat de 12 % la été en 2005. Cette transaction, dun montant de 95 millions de DH, est accompagnée par la réalisation par Renault s.a.s dun important projet industriel au Maroc, le « véhicule familial », qui sest concrétisé en juin 2005 par la fabrication et la commercialisation de la Logan sur le marché intérieur et à lexport. Les sucreries y passent après maints échecs Plusieurs tentatives de cession des sucreries nationales Surac, Sunabel, Suta et Sucrafor ont échoué, bien quelles soient inscrites sur la liste des entreprises privatisables depuis 1990. Cependant, des groupes renommés ont commencé à manifester leur intérêt pour lacquisition de ces unités depuis 2004. Le processus de privatisation a été relancé en 2005 par le ministère des Finances et de la Privatisation à travers un appel à manifestation dintérêt. Le règlement de cession et le mémorandum dinformation ont intéressé de grands groupes nationaux et étrangers, et de grands groupes mondiaux de production de sucre ont été également approchés. Lexamen des offres reçues a désigné loffre du groupe marocain Cosumar comme la plus intéressante en termes dinvestissements industriels, de valeur ajoutée dans le secteur agricole, de valorisation des ressources humaines et de prix dacquisition (1,368 milliard de DH). Cosumar projette dinvestir près de 1,6 milliard de DH sur les 6 prochaines années. Le groupe table aussi sur une augmentation des superficies cultivées de 25 % et du revenu des agriculteurs de 40 % sur la prochaine décennie. 10 nouvelles sociétés dans le collimateur 13 nouvelles sociétés ont été inscrites sur la liste des entreprises privatisables, dont 10 seront privatisées courant 2006. Il sagit du reliquat de la participation publique détenue dans le capital de la Régie des tabacs, les huit autres ayant été inscrites sur la liste des privatisations en 2003 et la Comanav en 2004. LEtat prévoit de céder en 2006 les 20 % du capital de la Régie des tabacs, les autres 80 % étant détenus par Altadis. Avec un capital social de 710 millions de DH, la Régie a réalisé 8,34 milliards de DH de chiffre daffaires en 2004. Avec un capital social de 374 millions de DH, la Société marocaine du thé et du sucre est à 100% privatisable, puisque lEtat la cèdera entièrement en 2006. Même schéma pour la Société de productions biologiques, pharmaceutiques et vétérinaires, Biopharma. Avec 23 millions de DH de capital et 43,1 millions de DH de chiffre daffaires, cette société sera entièrement cédée au privé. Idem pour la Société de dragage des ports, Drapor, la Société nationale de commercialisation de semences, Sonacos, et la Société de sel de Mohammedia, SSM. LEtat cèdera également les parts détenues dans la Briqueterie Tuilerie Nord-Africaine de lordre de 62,35 % du capital. Pour Sococharbo, le Maroc cèdera en 2006 99,8 % des parts du capital. LEtat, à travers lOffice national des hydrocarbures et des mines, (ONHYM) cède sa part de 50 % dans le capital de la Société chérifienne des Sels. Pour la Comanav, 79,64 % des parts du capital sont à céder en 2006. La liste des sociétés et participations publiques à céder comporte également le CIH, Maroc Telecom et le Cotef, mais les dates des opérations de privatisation ou de cession des reliquats nont pas encore été fixées. Pour le Crédit immobilier et hôtelier, (CIH) la part transférable détenue à ce jour par Bank Al-Maghrib est de 12,96 % du capital. Inscrite sur la liste des privatisations depuis 1989, cette banque a réalisé en 2004 1,6 milliard de DH de produits dexploitation bancaire. La deuxième société sur la liste est le complexe textile de Fès, Cotef. Avec un capital de 131 millions de DH, lEtat veut céder ses parts de lordre de 98,52 % dans cette société anonyme. Pour Maroc Telecom, les 34,1 % des parts du capital détenus par lEtat sont à céder.