Allocation des titres, seuils de variation, réglementation en vigueur , le directeur Corporate Finance à la société de Bourse Finergy donne ses impressions sur le fonctionnement actuel du marché boursier. Finances News Hebdo : Quel commentaire faites-vous sur la méthode dallocation des titres effectuée par la Bourse de Casablanca ? Ali Lamzibri : Comme on le sait, lallocation des titres est décidée avant le visa du CDVM. Donc, ce dernier donne son visa sur la base dune série dinformations où figure celle relative à la manière dont les titres vont être alloués. Rappelons que cette allocation se fait au préalable entre le réseau placeur (la Bourse) et lémetteur qui décide de lallocation. Mais, il ny a pas de distinction fondamentale entre les gros et les petits investisseurs, à lexception du fait que les gros investisseurs, en cas de dérogation, peuvent parfois changer le mode dallocation mais pas en période de souscription. Bref, en règle générale, il ny a pas de problèmes avec lallocation ni pour les PME ni pour les grandes entreprises parce quelle est décidée au préalable. Donc, tout le monde sait exactement comment les choses se passeront le jour de lallocation. F. N. H. : La nouvelle circulaire du CDVM a redéfini le seuil de variation quotidienne des titres. Comment appréciez-vous cette mesure ? A. L. : La nouvelle circulaire du CDVM précise que pour les sociétés nouvellement cotées, la variation maximale à la hausse ou à la baisse ne peut excéder 10% du cours de référence pendant les 5 premières séances. Le seuil de variation est de 6% à compter de la 6ème séance. Ce quil faut savoir, cest que, généralement, les petites entreprises sont cotées au fixing sur le troisième compartiment de la BVC en raison de leur caractère peu liquide. Or, avec très peu de titres, on peut faire varier le cours très facilement à la hausse ou à la baisse; ce qui permet datteindre rapidement le seuil de 6 ou de 10%. Il serait donc intéressant, vu que les seuils de variation peuvent être atteints rapidement, de réduire lamplitude de variation fixée par la nouvelle circulaire du CDVM, dautant plus quon parle de petites capitalisations, et donc de titres peu liquides. F. N. H. : Quel jugement portez-vous sur le degré defficacité des contrats danimation ? A. L. : Un contrat danimation est valable pour toutes les entreprises et quel que soit le compartiment sur lequel elles sont cotées. Le problème avec ce contrat est quil ne permet pas de compenser des variations très importantes du cours, parce quil est limité par le montant qui y figure. Dautant plus que les actionnaires dune PME ne donnent pas des sommes importantes pour venir soutenir leur cours, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Bref, pour une période donnée, ce contrat est utile pour les PME, mais il est inapte à résoudre le problème de liquidité à terme. Pour garantir une meilleure liquidité aux titres, il faut repenser le seuil de variation, attirer des investisseurs dans le troisième compartiment et créer des fonds dédiés à ce type de société. F. N. H. : Votre dernier mot A. L. : Il existe au sein de la Bourse trois compartiments différents dont chacun a des exigences en termes de taille, de flottant Seulement, pour accéder à ces marchés, il faut suivre le même chemin, puisque linformation demandée aujourdhui aux PME est exactement la même que celle imposée à Maroc Telecom. Or, une PME ne peut pas produire linformation que Maroc Telecom produit pour une question de ressources financières et humaines. Linformation qui doit être demandée aux PME doit être adaptée à ce quelles peuvent donner. Une PME ne peut pas inventer des chiffres sur son activité ou sur son secteur dactivité. Ce quil faut savoir, cest que le manque dinformations ne constitue pas un problème pour les gens qui investissent dans les PME car ils sont prêts à prendre plus de risques pour gagner plus.