La cotation, pour le moins historique, dEnnakl Automobile sur la place casablancaise, risque bien dêtre la première dune longue série. Cette arrivée dune société étrangère sur le marché boursier a, en effet, fini par donner des idées au management de la Société gestionnaire : aller à la conquête de lAfrique. Pourquoi pas ? Linitiative est louable à plus dun titre, et pourrait permettre, à moyen ou long terme, de voir plusieurs entreprises africaines cotées à la Bourse de Casablanca, tout en offrant aux investisseurs dautres opportunités de placement. En cela, Hajji et son équipe ne vont pas saventurer en terrain inconnu. Dautant que, déjà, un certain nombre dentreprises marocaines, et parmi les plus renommées, ont fait le pari de lAfrique dans le cadre de leur politique de croissance. Lon sen doute, quoique cette démarche paraît salutaire, la tâche ne sera pas aisée. Notamment dans certains pays dAfrique où la culture boursière reste très primaire, pour ne pas dire inexistante, et où le culte de la non transparence est érigé en mode de gestion. Il va donc falloir convaincre et séduire. Plus que cela a été fait lors de la Caravane de la Bourse. Un concept engagé, mais qui ne parvient pas encore à donner tous ses fruits, particulièrement face à des entreprises familiales où sont ancrées des méthodes de gestion bien singulières. La résistance aux changements y a tellement pris racine que même les innombrables avantages fiscaux nont eu que très peu deffet. De toute évidence, Hajji a compris une chose : pour remplir la corbeille, il faut bouger. Quitte à aller brouter dans les prairies africaines. Cest aussi cela lintégration régionale que lon se plaît, actuellement, à brandir.