Ceux qui s'attendaient à une revue, à la hausse ou à la baisse, du taux directeur ont vite déchanté. La Banque centrale a, en effet, décidé de le maintenir à 3,25%. Principaux points qui ont pesé sur la balance : inflation modérée, croissance globale attendue d'environ 4% en 2010, croissance modérée de l'agrégat M3, perspectives de consolidation de la reprise de l'économie internationale incertaines C'était la principale information à l'issue du Conseil où l'on s'est certainement réjoui de l'argent frais qui va provenir de la cession de 40% du capital de Medi Telecom à France Telecom pour un montant de 640 millions d'euros. Mais, comme à l'accoutumée, avec Jouahri, il y a toujours quelque chose de plus à se mettre sous la dent. Les banques, particulièrement, en savent quelque chose. D'autant que le Gouverneur a profité, mardi, de sa rencontre avec la presse (voir page 18) pour taper certaines d'entre elles sur les doigts. A juste titre d'ailleurs. En effet, quand bien même il a eu la subtilité de taire les noms, Jouahri a laissé entendre que certains établissements ont été sanctionnés pour non respect de la gratuité de certains services bancaires. Avant de les sommer à rembourser les clients. Reste seulement à savoir s'ils le feront. En tout cas, voilà une belle attitude du Gouverneur face à des banquiers filous qui plument systématiquement une clientèle pour la plupart mal informée et qui se lasse vite à l'idée de courir après un 20 DH qu'on leur a indûment pris. Cela donne une idée claire de certaines pratiques bancaires peu orthodoxes. Pour autant, même avec une liste bien définie des services bancaires gratuits, la clientèle avisée ne se fait aucune illusion : les banquiers reprennent de l'autre main ce qu'ils donnent (de force) d'une main, augmentant à leur convenance les autres services proposés à la clientèle. Et au final, c'est toujours le client qui trinque.