* Le taux de croissance prévu pour 2009 est de 6,7%. * La croissance des activités non agricoles passera de 5% en 2008, à 3,9% en 2009. * Le déficit du compte courant de la Balance des paiements serait de 5,7% du PIB en 2009, contre 4,6% en 2008. Rendez-vous habituel : vers la fin du mois de janvier de chaque année, le HCP publie le budget économique prévisionnel qui donne une estimation du bilan de lannée écoulée et les perspectives économiques de lannée qui commence. Impossible de commencer son discours sans rappeler lorigine dune crise financière internationale déclenchée au départ aux USA, pour sétendre par la suite au reste du monde. Mondialisation oblige. Daprès le Haut Commissaire au Plan, A. Lahlimi, «nombreux sont les pays industrialisés qui ont prévu pour la première fois des croissances économiques négatives. Et donc les perspectives établies par les organismes internationaux ont dégagé une baisse accentuée de la croissance économique mondiale, passant de 5% en moyenne annuelle de la période 2004-2007 à 3,4% en 2008 et à 0,5% en 2009. Dans le même sillage, le commerce international serait en recul de 2,8% en 2009, au lieu dune hausse de 7% en moyenne annuelle de la période 2004-2007. Les importations des économies avancées seraient en nette régression, ce qui réduirait la demande mondiale adressée aux pays émergents et en développement. Autre tendance sur le plan international : latténuation de linflation. Parce que les cours internationaux des matières premières qui étaient à lorigine de la pression inflationniste au cours du premier semestre 2008, connaissent un fléchissement suite à la récession économique mondiale. Sur le plan international, les taux directeurs des principales banques ont été réduits de manière significative pour relancer le financement de léconomie. Net ralentissement des activités non agricoles Le Haut Commissaire au Plan confirme que cette crise internationale est sans effet sur le système financier national, mais cela nempêche pas de dire quelle se répercute sur léconomie réelle à travers les canaux de transmission (les transferts des Marocains résidant à létranger qui ont enregistré une baisse de 2,4% en 2008 et sont supposés connaître un nouveau recul de 5% en 2009. Le second canal est représenté par les investissements directs étrangers reçus par le Maroc qui ont affiché une diminution de 37% en 2008 et qui afficheraient une baisse de 20% en 2009). Les recettes générées par le tourisme international seraient en stagnation en 2009. Enfin, les exportations seront également affectées par le ralentissement de la demande étrangère. Lahlimi tient par contre à rappeler que la conjoncture nationale va bénéficier dun ensemble de facteurs internes à même dabsorber les chocs externes. Il cite à cet égard les performances de la campagne agricole 2008-2009 qui sannoncent prometteuses. Selon un scénario moyen, la production des cultures céréalières atteindrait 70 MQx. Ceci, conjugué à lamélioration de la production et de lélevage et des autres cultures agricoles, engendrerait un accroissement considérable de la valeur ajoutée agricole en 2009. En revanche, les activités non agricoles (secondaire et tertiaire) seraient globalement en net ralentissement en 2009, en progressant à un rythme modéré de 3,9% au lieu de 5% en 2008 et 6,2% en 2007, soit un recul de 1,8 point par rapport à la croissance moyenne de la période 2004-2007. Mais cela nempêche pas le Haut Commissaire au Plan de soutenir que la hausse attendue de la valeur ajoutée du secteur primaire denviron 22,3% en volume, atténuerait les effets de ralentissement des activités non agricoles sur la croissance de léconomie nationale, particulièrement en 2009. Autres éléments importants de la politique économique prônée par le gouvernement : la hausse de 23,5% de linvestissement public consolidé, la baisse des taux marginaux de lIR, la progression de 9% de la masse salariale et laugmentation de 15,7% des autres dépenses de fonctionnement. La croissance économique nationale serait de plus en plus tirée par la demande finale intérieure qui contribuerait de 10,7 points en 2009, au lieu de 10 points en 2008. Pour lannée 2009, la Loi de Finances retenant une politique budgétaire expansive, devrait engendrer un déficit ne dépassant pas 2,9% du PIB. Aussi, ledit projet a-t-il été élaboré pour ce qui est des dépenses de compensation sur la base dhypothèse maintenant les prix internationaux des matières premières relativement élevés, ce qui ne serait pas le cas selon les perspectives internationales. Les propos du HCP se veulent rassurants, mais les signes dessoufflement présentés par certains secteurs tels que le textile-habillement, les pièces de rechange appellent les pouvoirs publics à plus de vigilance. On ne peut continuer à clamer haut et fort que le secteur financier nest pas touché par la crise internationale parce que son poids dans la croissance économique nest pas aussi déterminant que léconomie réelle.