* Le taux de croissance prévisionnel 2005 a été revu à la hausse : 1,6% au lieu de 1,2%. * Le taux de croissance du PIB en 2006 est basé, entre autres, sur lhypothèse dune production céréalière de 67 millions de quintaux. Il pourrait dépasser 5,7% si les conditions climatiques restent aussi favorables quelles lont été en automne. * Bon comportement attendu du PIB non-agricole réel. * Le déficit budgétaire serait de 3,2% en 2006 contre 5,3% en 2005. Le Haut commissariat au Plan vient de revoir à la hausse le taux prévisionnel de croissance pour lannée 2005 : celui-ci serait de 1,6% au lieu de1,2% initialement annoncé. Cette correction à la hausse est due à la dynamique qui a caractérisé léconomie nationale durant la seconde moitié de lexercice 2005. Si la situation économique globale a été pénalisée, entre autres, par une campagne agricole en dessous des attentes, la baisse de la demande mondiale adressée au Maroc, ainsi que la révision à la hausse des cours du pétrole brut (cours moyen de 54,2 dollars/baril), il nen reste pas moins que le bon comportement des secteurs non-agricoles a permis de redresser quelque peu la barre. Ainsi, note le HCP, «en tenant compte des informations infra-annuelles émanant du suivi conjoncturel des activités sectorielles de l'économie nationale, la croissance réelle du PIB non agricole serait de 4,7% en 2005. Pour les activités non-agricoles marchandes (secteur secondaire et services marchands), ce taux serait de 5%». A contrario, la valeur ajoutée en volume du secteur primaire (agriculture, sylviculture et pêche) sinscrirait en régression de 15,4% en 2005 et la part dans le PIB ne serait que de 12,7% au lieu de 15,3% en 2004. Par ailleurs, concernant les composantes du PIB réel, si la consommation nationale devrait sétablit à 2,5% en 2005 au lieu de 4,2% une année auparavant en raison notamment de la baisse de la consommation des ménages résidents, l'investissement brut devrait, à lopposé, saccroître de 0,5%. Ainsi, souligne la même source, «la FBCF s'inscrivant dans sa ligne ascendante des dernières années, enregistrerait une hausse réelle de 5,4% et représenterait, en terme nominal, 25,5% du PIB en 2005 au lieu de 24,6% en 2004». Toutefois, le déficit commercial devrait se creuser davantage pour sétablir à 18,6% du PIB en 2005 contre 15,8% en 2004, à cause notamment de la hausse conséquente de la facture pétrolière. Cest ainsi que «la contribution de la consommation finale nationale serait de 2 points, alors que celle de l'investissement brut de 0,1 point et celle des exportations nettes serait de -0,5 point. En mettant laccent sur la contribution de la FBCF, celle-ci serait de1,2 point». Perspectives 2006 Pour 2006, les perspectives semblent plus optimistes. Les prévisions ont été établies en tenant compte notamment de plusieurs hypothèses, notamment la poursuite de la tension sur les marchés pétroliers, lappréciation du Dollar par rapport à lEuro (parité moyenne estimée à 1,17), de même que le dynamisme de lactivité touristique nationale et le maintien du rythme de croissance des transferts des Marocains résidant à létranger. Tout autant, il est retenu lhypothèse dune production céréalière de 67 millions de quintaux, «confortée par des productions en progression au niveau des autres cultures ainsi que par la reprise de lactivité de la pêche». A en croire les conjoncturistes du HCP, lactivité économique serait plus dynamique en 2006, grâce, entre autres, aux nombreux programmes dinvestissement en cours, le bon comportement du tourisme et du BPT, ainsi que la bonne tenue de la FBCF. Dans ce sens, le PIB non-agricole réel serait en progression de 4,1% en 2006; et pour les activités marchandes non-agricoles (secteur secondaire et services marchands, non compris les droits et taxes sur importations), la croissance se situerait à 4,9% au lieu d'une moyenne annuelle de 3,8% durant la période 2000-2005. Les services marchands réaliseraient une valeur ajoutée en hausse de 5%, tirés par les performances du tourisme, du commerce, des transports et des activités financières, tandis que le secteur secondaire profiterait de lessor du BTP et des activités minières pour sapprécier de 4,7%. Quant au secteur primaire, il reste fortement dépendant des conditions climatiques. Et les précipitations enregistrées jusquau mois de janvier laissent présager une récolte céréalière de 67 millions de quintaux et un accroissement de sa valeur ajoutée denviron 12,8%. Dans cette optique, le PIB réel (y compris le secteur primaire) devrait sétablir à 5,2% en 2006 contre donc 1,6% estimé pour 2005. Et concernant les emplois du PIB réel, la consommation finale des ménages résidents s'accroîtrait de 6,5% en 2006 (1,7% en 2005) et celle des administrations publiques de 1,5% (4,8% durant la période 2002-2005), tandis que linvestissement brut évoluerait de 5,5%. «En terme nominal, l'investissement brut réaliserait une amélioration de près de 10,8% en 2006 et représenterait 26% du PIB au lieu de 25,2% en 2005», précise le HCP. Lapport du secteur public dans ce sens sera important, puisquil est prévu une enveloppe de 86,8 Mds de DH, soit +15,2% par rapport à la Loi de Finances 2005. Parallèlement, le déficit de la balance commerciale saggraverait pour se fixer à 19,6% du PIB, traduisant un taux de couverture qui seffrite dannée en année, en passant de 55,7% en 2004 à 52% en 2005 et 50,2% en 2006. «Cependant, les transferts des revenus des facteurs contribueraient largement à la couverture de ce déficit», précise le HCP. La prépondérance de ces revenus devrait par ailleurs permettre de maintenir le niveau de lépargne nationale à 26,4% du PIB, soit pratiquement le même niveau que celui estimé pour 2005. Ce qui nempêcherait pas le taux dinvestissement de rester sur un trend haussier. En ce qui concerne les finances publiques, les dépenses courantes baisseraient pour atteindre 23,3% du PIB (contre 26,2% en 2005), tandis que les recettes courantes représenteraient 23,8% du PIB contre 24,4% en 2005. Parallèlement, les recettes fiscales sinscriraient en légère baisse à 19,8% du PIB (au lieu de 20,8% prévus pour 2005). Dans ce contexte, lépargne du Trésor sétablirait à 2,6% du PIB en 2006 contre 0,3% en 2005 et les dépenses dinvestissement augmenteraient de 7,4% pour représenter 4,6% du PIB (contre 3,9% en 2005). En conséquence, le déficit budgétaire serait de 3,2% en 2006 au lieu de 5,3% en 2005. Par ailleurs, la masse monétaire sapprécierait de 8,6% (rythme plus élevé que celui du PIB nominal, de lordre de 7,5%), entraient une légère hausse du taux de liquidité qui sétablirait à 103,7% au lieu de 102,7% en 2005. Une situation qui ne se répercutera pas sur les prix intérieurs, puisque le taux dinflation salignerait pratiquement sur celui estimé lannée dernière, soit 2,6%. Néanmoins, souligne le HCP, «si les conditions climatiques restent au cours du printemps aussi favorables quelles lont été en automne, la campagne agricole 2005-2006 pourrait être meilleure et se solder par une production céréalière de lordre de 75 millions de quintaux. La valeur ajoutée du secteur primaire pourrait, alors, connaître une hausse de lordre de 16%, et le produit intérieur brut de plus de 5,7%».