* Les prémices dune campagne agricole favorable se dessinent. * Environnement économique international contraignant. Le Haut Commissariat au Plan (HCP) est un peu moins optimiste que le gouvernement. Il table sur une croissance de 6,1% pour 2008 au lieu de 6,8% avancé par la Loi de Finances. Le HCP, qui a récemment rendu publiques ses prévisions, sest basé essentiellement sur les données relatives à lévolution de la campagne agricole, le comportement des secteurs non agricoles et lenvironnement de léconomie mondiale. Selon le HCP, les prémices dune bonne campagne agricole existent. Le mois de février est la période idéale pour avancer des hypothèses fortement réalisables. Le cumul pluviométrique est assez satisfaisant. Il est excédentaire de 45% par rapport à lannée précédente mais reste déficitaire de 20% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. «La campagne agricole 2007-2008 sannonce prometteuse, bénéficiant de conditions climatiques satisfaisantes, ce qui permet de retenir lhypothèse dune production moyenne de lordre de 60 millions de quintaux pour les cultures céréalières au lieu de 20 millions en 2006-2007. Le secteur primaire saccroîtrait ainsi de 12,5% au lieu dune baisse de 19,4% estimée pour 2007», indique un communiqué du HCP. Cette situation aura un impact favorable sur la création aussi bien de valeur ajoutée que demplois, surtout en milieu rural. Quant aux activités non agricoles, elles continueront sur le dynamisme observé ces dernières années, surtout les services marchands (tourisme, transport, activités financières), le bâtiment et travaux publics et les industries de transformation. «Dans ce contexte, précise-t-on auprès du HCP, la valeur ajoutée non agricole (exclusion faite des droits et taxes nets des subventions (DTS)) saccroîtrait à un rythme soutenu, de lordre de 5,2%, au lieu de 5% estimé pour 2007». Le secteur secondaire (industries, bâtiment et travaux publics, mines et énergie), affiche une hausse de 5,8%. Alors que les services (commerce, transport, hébergement et restauration, activités financières, autres services non marchands) augmenteraient de 4,8%. Concernant les DTS, ils réaliseraient une hausse de 6% au lieu de 10,3% estimés pour 2007. Ce ralentissement serait justifié par la baisse prévisible des importations de blé. Loptimisme du HCP se manifeste également au niveau de linvestissement et de la consommation des ménages et des administrations publiques. Les explications du HCP ont trait à «la politique budgétaire adoptée pour cette année, qui se veut expansive, notamment en matière dinvestissements publics, de dépenses de soutien des prix à la consommation des produits énergétiques et alimentaires et des dépenses de fonctionnement salariales induites par limportance des recrutements prévus. Cette politique serait accompagnée par des mesures dordre fiscal, mises en uvre dans ce cadre, particulièrement les révisions à la baisse de limpôt sur les sociétés (IS) et la réduction progressive des droits de douane en application des accords internationaux». Pour sa part, le financement de léconomie surtout en faveur de linvestissement et de la consommation, continuera de profiter des transferts de fonds de létranger des MRE, des IDE et des recettes voyages. Si léconomie nationale pourra bénéficier dune conjoncture interne plus ou moins favorable, par contre la conjoncture externe liée à lenvironnement de léconomie mondiale, elle, est jugée contraignante à plus dun titre. Tous les experts des organismes internationaux, comme la Banque mondiale ou le FMI, parlent dune récession. Ils ont revu à la baisse les taux de croissance de léconomie mondiale impactée en cela par le marasme qui caractérise les principales économies, notamment celles des Etats-Unis, de la zone Euro et du Japon ; Au niveau des changes, la parité Euro/Dollar continuerait sa dépréciation pour se situer à 1,42 au lieu de 1,37 en 2007. Cette parité est favorable à léconomie nationale dont le Dirham reste largement indexé sur lEuro. Lessentiel des importations marocaines se fait en Dollar et les exportations en Euro. Toutefois, le déficit de la balance commerciale devrait se creuser davantage en 2008. Le solde des échanges extérieurs devrait enregistrer un déficit de lordre de 12% du PIB, au lieu de 11,1% en 2007. En ce qui concerne linflation, elle devrait passer à 3% influée en cela par linflation importée et larrivée massive des capitaux étrangers. La Formation brute du capital fixe (FBCF) dépasserait le seuil psychologique des 200 MMDH, enregistrant une croissance de 12,8% avec une part de 32,2% du PIB. La consommation des ménages résidents continuera sa croissance avec une évolution de 8,7% mais moins importante que celle des non résidents qui affiche une progression de 12%. La demande finale intérieure contribuerait pour 8 points à la croissance en 2008 au lieu de 6 points en 2007. Lépargne nationale serait en légère hausse pour 2008, passant de 33,1% à 33,4%. Malgré une politique budgétaire expansive en matière dinvestissement et de fonctionnement, le déficit serait limité à 3,1%, contre 1,9% pour 2007. Le marché monétaire serait toujours sous limpact dune surliquidité structurelle qui va passer de 107% à 111%. Les crédits à léconomie devraient connaître une légère régression.