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Microfinance : Une rentrée sur fond de crise
Publié dans Finances news le 16 - 09 - 2010

* Les prémices de la crise étaient palpables dès 2007, avec l’augmentation des impayés.
* Les problèmes de gestion liés à l’absence de systèmes d’information et de gestion n’ont pas permis au secteur de poser des « garde-fous ».
* Forte heureusement, les autorités de tutelle ont réagi rapidement pour stopper les dégâts.
* Centrale des risques, assainissement du portefeuille, informatisation, nouvelle réglementation… sont les dossiers de la rentrée.
Le Maroc avait une expérience exemplaire dans le secteur de la microfinance. Il était même parmi les leaders mondiaux, mais ces deux dernières années, le secteur se bat pour reprendre un cours normal. En effet, la crise ne l’a pas épargné et ses effets se faisaient déjà sentir depuis 2007.
Ainsi, en décembre 2007, les observateurs voyaient déjà la crise des impayés arriver. Une crise camouflée par la croissance exceptionnelle du portefeuille de prêts. Les impayés étaient déjà importants pour les prêts accordés au début de l’année 2007, et on commençait à atteindre des taux inimaginables, il y a quelques années.
Les portefeuilles à risque (PAR) ont commencé à augmenter de manière significative entre 2003 et 2007, de 0,42 % à 1,9 %. En décembre 2008, le PAR était de 5 % et atteignait le niveau alarmant de 10 % en juin 2009. Dans certaines institutions, comme Zakoura, ce taux est passé à 30 % d’où la fusion avec la Fondation de la Banque Populaire pour le micro-crédit.
Les abandons de créances ont eux aussi substantiellement augmenté avec un impact négatif sur la rentabilité et la solvabilité des institutions de microfinance (IMF). Et à la fin 2009, les résultats ne laissaient plus aucun doute. Ainsi, selon les chiffres consolidés par la Banque centrale, le secteur affiche un encours de 4,8 milliards de dirhams, soit un repli de 16% et 307 millions de dirhams de créances en souffrance, soit une progression de 2% par rapport à l’année précédente, leur couverture par les provisions s’étant située à 59%, au lieu de 68% en 2008. Parallèlement, le nombre de bénéficiaires des prêts des associations de micro-crédit est passé sous la barre du million, de 1.247 359 clients à 916.861 en 2009, dont seulement 49% de femmes, contre 54% en 2008. Le secteur de la microfinance était bel et bien miné par la crise. Mais cette dernière ne peut pas être mise sur le compte de la crise financière mondiale, comme l’a souligné Xavier Reille, du Groupe consultatif d’assistance aux pauvres, dans son analyse de la crise du secteur. Pour lui, dans le cas du Maroc, les capacités institutionnelles des IMF ont été dépassées par une croissance sans précédent. Celle-ci s’est traduite par des politiques de crédit laxistes, des systèmes d’information et de gestion obsolètes, des lacunes au niveau du contrôle interne et une gouvernance trop faible.
Les autorités de tutelle réagissent
Rien ne va plus donc, et la lanterne rouge s’allume ! Fort heureusement, la réaction des autorités de tutelle va se manifester. On n’attendra pas que le secteur sombre en adoptant un certain nombre de mesures. Déjà quand Zakoura atteignait un portefeuille à risques de 30 %, le gouvernement avait organisé sa fusion avec la Fondation des Banques Populaires pour éviter tout effet d’entraînement.
Les banques commerciales, d’habitude jalouses de leur argent, ont plutôt bien réagi en maintenant leurs lignes de crédit. Le secteur a également pu compter sur les institutions financières de développement qui ont fait preuve de patience.
Voyant la situation se détériorer, les IMF, en tout cas les plus importantes, ont pris des mesures d’urgence pour stopper l’hémorragie. En effet, la crise est également et surtout due à des problèmes de gestion et de gouvernance cumulés à des systèmes d’information et de gestion souvent inadaptés aux besoins. Ce qui n’a pas permis au secteur de poser les «garde-fous» qui auraient pu le prémunir des débordements. Cette situation a favorisé la multiplication des crédits croisés, accentuant ainsi le surendettement de la clientèle, par conséquent la difficulté de rembourser.
Dans un premier temps, les quatre principales IMF décident de partager leurs informations clientèle via une centrale des risques informelle gérée par l’une d’elles, Al Amana. Cette initiative a déjà permis de baisser de 39% à 29%, entre octobre 2008 et septembre 2009, le nombre des clients bénéficiant de plusieurs prêts. À l’initiative de la FNAM, quatre autres IMF ont pu rejoindre cette centrale des risques au deuxième trimestre 2010.
Ajoutons que ces IMF ont considérablement freiné leur croissance et ont réduit la taille de leur bilan. Elles ont également mis en place des plans de redressement d’envergure, consistant à renforcer leurs méthodologies de crédit, à constituer des équipes dédiées exclusivement au recouvrement des prêts et à engager des poursuites judiciaires contre les emprunteurs ayant des arriérés.
Une rentrée bien chargée
La crise du secteur de la microfinance a poussé le gouvernement à mettre en place, en collaboration avec Bank Al-Maghrib et la Fédération nationale des associations de micro-crédit, un plan de consolidation du secteur. Ce plan passe par quatre axes prioritaires. D’abord, le renforcement des IMF. Ensuite, le contrôle du crédit croisé. Puis, il faudra prévenir le surendettement et sécuriser la liquidité du secteur pour les besoins futurs. Enfin, ce plan prévoit l’amélioration du cadre réglementaire. Bank Al-Maghrib, pour sa part, apporte son support à la mise en place d’une centrale des risques officielle et agit pour l’amélioration du cadre réglementaire, explorant les options de transformation des IMF les plus importantes, tandis que la FNAM, avec la mise en place d’une série de commissions, permet une plus grande concertation du secteur sur la base de bonnes pratiques nécessaires à la sortie de la crise.
La mobilisation générale a permis ainsi de redonner confiance en l’avenir de ce secteur, mais le plus lourd reste à faire. Et dans ce sens, la rentrée est vraiment chargée. Au calendrier de l’année 2010/2011 est inscrite la poursuite de l’effort d’assainissement du portefeuille et de renforcement des systèmes.
Les parties prenantes doivent plancher sur les scenarii de transformation, fruits de l’étude sur la transformation financée par la Millenium Challenge Corporation.
L’autre sujet prioritaire de la rentrée est la mise en œuvre du projet de mutualisation des moyens pour les petites IMF.
La mise en place d’une centrale des risques est également prévue pour très bientôt. Autant d’efforts donc pour redonner au secteur son lustre d’antan.


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