* Le nouveau système est censé répondre aux défaillances de Bâle II. * Il est basé sur des règles prudentielles encore plus rigoureuses, notamment au niveau des fonds propres, de la transparence financière et de plus de pouvoir des sociétés de tutelle. Bâle III est dans le pipe. La crise internationale, dont les soubresauts continuent de sévir, a révélé que les mesures prudentielles instaurées par les systèmes bancaires et financiers présentent des lacunes pouvant entraîner des dérapages. Malgré l'instauration des normes de Bâle II, ces mesures n'ont pas été totalement adoptées. Certains pays, comme les Etats-Unis, continuent de fonctionner avec le cadre de Bâle I. Le passage est difficile, l'adoption de nouvelles normes plus pointues s'est avérée une nécessité. Après Bâle II, les négociations sont en cours pour conclure des accords de Bâle III encore plus stricts. A cet égard, le cabinet AOB Consulting a organisé une conférence-débat sur le sujet qui a été animée par des spécialistes de la finance. Il était question de répondre aux motivations qui ont poussé à l'adoption de Bâle III, de présenter ses piliers et aussi ses objectifs. Prenant le cas des Etats-Unis qui sont le pivot de l'économie mondiale, Foued Ayari, professeur de finance à l'Américain Grudate School à Paris, a expliqué que «ce pays n'est pas passé à Bâle II car il était content avec Bâle I du fait qu'il n'y avait pas de crise. On s'est contenté de Bâle I A». Mais la crise a activé l'interventionnisme de l'Etat et il va falloir faire face à d'éventuels dérapages. «La communauté financière américaine estime qu'on a répondu à la crise avec des mesures trop conservatrices. A cet égard, les banques prônaient moins de réglementation car il y a un risque d'étouffement de la reprise». «Bâle III va réduire le PNB de 3,5% d'ici 2015 et augmenter le nombre de chômeurs de 5 à 6 millions», estime-t-il. L'intervenant, qui a fait un historique sur les mesures prudentielles, a mis en évidence les objectifs de la réforme qui sont au nombre de quatre. Il s'agit d'abord d'appréhender les risques au niveau du crédit, du marché et de l'opérationnel. Il s'agit aussi de promouvoir la solidité du système bancaire et d'affiner le traitement des risques et, enfin, de renforcer le rôle des autorités de tutelle. Asma Trabelsi, ancienne directrice du risque crédit à HBSC France, avant de rejoindre dernièrement Attijari Bank de Tunisie comme chef de projet, a souligné que Bâle III se base sur trois piliers. Le premier insiste sur un minimum de fonds propres, le deuxième prône le renforcement des mesures prudentielles et le troisième fait l'obligation de la transparence et de la communication financière plus détaillée. Bâle III est venu répondre aux défaillances de Bâle II dont les faiblesses sont liées à la sous pondération du risque crédit, des modèles de gouvernance défaillants et à un manque de transparence «Pour avoir une bonne mesure du risque, il faut avoir une qualité des données pour centraliser l'information et avoir un reporting mensuel», a-t-elle affirmé. S'agissant des indicateurs de Bâle III, Trabelsi a relevé qu'ils ont trait à la maturité de l'engagement, la probabilité de défaut de la contrepartie à un an, l'exposition au moment du défaut (bilan + hors bilan) et enfin l'estimation du taux de perte au moment du défaut. Le nouveau système est plus basé sur le scoring et une évaluation rigoureuse des risques.