Ennakl Automobile a goûté pour la première fois aux «délices» du marché boursier. Pour son premier jour de double cotation, mardi dernier, le titre a fait le plein : +18 et +10% respectivement sur les Bourses de Tunis et de Casablanca. Cette cotation sur le marché boursier casablancais, qualifiée d'ores et déjà d' «historique», soulève évidemment une certaine passion. Par la symbolique qu'elle représente, d'autant que c'est la première société étrangère à venir «flirter» avec ses consoeurs logées à la tour de verre. Par le timing choisi, après deux années de traversée du désert où les entreprises marocaines potentiellement cotables se sont détourné du marché. Et, également, par ce qu'elle représente dans le processus de coopération et d'intégration économico-financier maghrébin. Cela s'arrête là. Car, sans verser dans un pessimisme démesuré, quoique cette opération suscite un réel enthousiasme, elle reste néanmoins une opération de petite taille qui ne permettra certainement pas de conférer au marché boursier le dynamisme tant souhaité par les différents intervenants. Surtout que, après les comportements spéculatifs des petits porteurs, caractéristiques des lendemains d'introduction en Bourse, le peu de flottant (10% du capital d'Ennakl pour moins de 200 MDH) aura vite fait d'être soigneusement planqué par les institutionnels. Dès lors, s'estompera l'euphorie, puisque le titre se fera forcément rare sur le marché. L'illiquidité aidant, la valeur de l'action en pâtira certainement. Raison pour laquelle les initiateurs de l'opération s'activent pour une fongibilité des actions entre les deux places. Ce qui n'est pas gagné d'avance.