* Discret et humble, il est apprécié par ses pairs et par la communauté des affaires. * Il est crédité dun bilan plutôt favorable à la tête dAttijariwafa bank. * LONA a néanmoins «repris le contrôle» sur le groupe bancaire. Cela fait maintenant plus de deux ans que Mohammed El Kettani préside aux destinées dAttijariwafa bank. Cest peu. Mais cest beaucoup également, au regard notamment du travail effectué depuis sa nomination. Aujourdhui, quel bilan dresser de sa présidence ? La réponse à cette interrogation semble faire lunanimité. Pour plusieurs observateurs en effet, «il fait un sans faute pour linstant et dirige dune main de maître le groupe bancaire». Ces propos invitent cependant à une certaine réserve, dès lors quils rappellent ceux tenus au lendemain de la nomination de son prédécesseur, Khalid Oudghiri, à la tête du Groupe. Que de propos dithyrambiques avaient, en effet, accompagné l«intronisation» de ce dernier ! Que déloges pour ce banquier dont la jeunesse et la compétence avaient été brandies pour légitimer le tapis rouge auquel il a eu droit ! Que dégards pour un Oudghiri devenu alors incontournable dans le monde des affaires ! Mais la suite, pour ne pas dire la fin, fut bien moins glorieuse (www.financesnews.ma) pour un homme à qui lon prédisait un brillant destin. Sa décadence fut à la hauteur de sa popularité. Et ceux qui, à ses débuts, lencensaient et le courtisaient, ont été les premiers à le «fusiller» lorsquil a été poussé vers la porte de sortie. Pour autant, comparaison nest pas raison. Car, sempresse dajouter une source interne au Groupe Attijariwafa bank, «Kettani et Oudghiri, ce sont deux personnalités et deux tempéraments complètement différents; ce qui fait dailleurs toute la différence et légitime la réussite actuelle du premier cité». Une réussite que daucuns attribuent à son abnégation, son sens de lécoute, mais également et surtout à ses qualités humaines. «Au contraire dun Oudghiri assez autoritaire et très entêté qui, souvent, prenait des décisions unilatérales, ce qui a dailleurs causé sa perte, Kettani a un sens profond du dialogue et de la concertation. Cest pourquoi ses collaborateurs lui vouent une certaine admiration et quil na aucune difficulté à mobiliser efficacement les compétences du Groupe Attijari autour de ses projets structurants», précise-t-il, et dajouter «cest ce qui fait de lui un bon manager». Il est vrai que, dès sa nomination, cet homme effacé, que lon croirait à la limite timide, a été crédité dun préjugé favorable. Ce qui na fait que se confirmer avec le temps. Il faut dire aussi que, contrairement à ses prédécesseurs, Kettani a un avantage souvent tu, mais qui peut aisément expliquer son ascension : cest un pur produit de la «maison» où il a passé pratiquement trois décennies et dont il sest fortement imprégné de la philosophie et de la culture. Son humilité et son dévouement pour le travail ont fait le reste et justifient actuellement toute la sympathie et la reconnaissance dont il jouit auprès de ses pairs et des milieux daffaires. Quand bien même cela na pas toujours été facile, particulièrement à cette époque où un vent frais circulait entre Khalid Oudghiri, qui présidait alors aux destinées du groupe bancaire, et lui. LONA reprend la main La nomination de Mohamed El Kettani à la tête du Groupe Attijariwafa bank sest incontestablement accompagnée dune redéfinition du rôle de lONA et de son implication effective dans le plan de développement stratégique de létablissement bancaire. «Sous le magistère de Oudghiri, Attijariwafa bank avait pris une certaine indépendance vis-à-vis de lONA par rapport à certains choix stratégiques et disposait dune marge de manuvre assez importante, pour ne pas dire que Oudghiri sétait octroyé trop de libertés», fait remarquer un expert du marché financier. «Cette situation est aujourdhui révolue, puisque les pouvoirs de décision sont recentrés au niveau de lONA. La holding a entièrement repris le contrôle et Kettani agit de concert avec sa hiérarchie», souligne-t-il, et dajouter que «cest une bonne chose pour lui, dautant plus que tout ce quil entreprend sur le plan stratégique est avalisé par sa hiérarchie». Une stratégie qui ne sinscrit cependant pas en rupture par rapport à celle quavait initiée Oudghiri. Bien au contraire, elle sinsère dans la même lignée, même si cest de manière encore plus soutenue. «Attijariwafa bank a actuellement une stratégie résolument tournée vers la croissance à linternational avec, en parallèle, un positionnement fort sur le marché local», confirme notre source. En cela, Attijariwafa bank est aujourdhui réputée pour son «nomadisme bancaire», lequel la conduite à brouter dans les prés maghrébin et ouest-africain, mais également dans les champs de lAfrique Centrale, faisant du partenariat sud-sud une locomotive pour son développement. Cest dire que le leadership actuel de la banque et ses ambitions africaines, notamment à travers la recherche permanente de nouveaux relais de croissance, paraissent plus que légitimes. Pour linstant en tout cas, cette odyssée africaine de létablissement bancaire est teintée de réussite, en ce quil entraîne sur son sillage un management opérationnel dynamique et capable de suivre, de manière efficace et efficiente, les mutations de lenvironnement et lélargissement de la présence géographique du groupe. Et en véritable chef dorchestre, Mohamed El Kettani sassure, sans triomphalisme aucun, que le groupe bancaire joue bien sa partition africaine ., sans fausse note surtout. Pari réussi . pour linstant.