* En se désengageant de ses participations étrangères, Bank Al-Maghrib se conforme à ses statuts. * La BCP sassure certes une meilleure présence à linternational, mais a-t-elle réellement fait un bon choix ? Bank Al-Maghrib va céder ses participations dans quatre banques étrangères à la BCP. Linformation a été publiée dans le dernier Bulletin Officiel. La banque du cheval va ainsi hériter de 8,26% du capital de la British Arab Commercial Bank, 6,73% du capital de lUnion des Banques dAfrique Centrale, 4,99% de lUnion de Banques Arabes et Françaises et de 4,66% (UBAF) de lArab Italian Bank. Voilà pour linformation. Si ce désengagement de Bank Al-Maghrib répond à des exigences statutaires, il nen reste pas moins vrai que cette cession suscite certaines interrogations. Quel peut être lintérêt stratégique pour la BCP de reprendre ces participations ? Combien aura-t-elle déboursé ? Tout autant, la déclaration du gouverneur de BAM, Abdellatif Jouahri, dans un quotidien de la place («Nous avons contacté les banques marocaines. Et la BCP a répondu ( ) »), suscite une autre interrogation : pourquoi la BCP, parmi tous les établissements bancaires que compte le secteur, a-t-elle été la seule à sintéresser à cette opération de cession ? Demblée, ces participations éparses, qui vont de la mer des Caraïbes (Antilles néerlandaises) à lItalie, en passant par la France et lAngleterre, incitent forcément à dire que la BCP va avoir une présence géographique assez étendue susceptible de lui ouvrir de nouvelles opportunités daffaires, surtout au niveau des marche?s arabes me?diterrane?ens et ceux du reste du Moyen-Orient. Mais juste une présence. Car, en terme de retour sur investissement (dividendes), il va falloir sans doute attendre. Particulièrement du côté de lUBAF où les comptes de létablissement arrêtés au 31 décembre 2008 font ressortir «un résultat consolidé après impôt de 17,5 millions d´euros, dont 16,8 millions pour la part nette du groupe, en retrait sur celui de 2007 qui s´élevait à 20,7 millions d´euros». Dans le site de linstitution, il est par ailleurs indiqué que «le siège, après de nombreuses années, est à nouveau redevable de l´impôt sur les bénéfices. La charge constatée à ce titre pour l´exercice s´élève à 6,7 millions d´euros contre seulement 1,1 million lannée dernière». A coup sûr, la BCP ne sattend guère à une rentabilité à court terme de ces participations étrangères. Mais au moins serviront-elles à réduire le gap qui la sépare, en la matière, dAttijariwafa bank et de BMCE Bank. Internationalisation timide A lévidence, cette prise de participation est à limage de la stratégie dinternationalisation de la banque du cheval, laquelle reste assez timide par rapport à ses concurrentes. Quand bien même elle affiche ses prétentions, elle a acquis un sérieux retard sur une banque comme Attijariwafa Bank ou encore BMCE Bank, surtout au niveau de la sous-région. Pour rappel, ces dernières ont opté pour une stratégie agressive, privilégiant le contrôle (AWB) ou encore des prises de participations conséquentes. On peut dès lors comprendre que ces deux établissements, les seuls du secteur bancaire marocain fortement orientés vers linternational, naient pas répondu à lappel de Bank Al-Maghrib. Encore faut-il souligner quautant Attijariwafa Bank que la BMCE ont fait des choix prudents en privilégiant des lieux dimplantation où le potentiel de bancarisation est important et où lexpertise marocaine en terme de services financiers et bancaires peut aisément sexprimer. En cela, ce choix stratégique de la BCP sera-t-il payant à long terme ? Surtout, a-t-elle fait une bonne affaire ? Le prix de la transaction nous le dira. Et le temps aussi. * Communication financière : On attend le communiqué officiel Maintenant que linformation est tombée dans le domaine public, les observateurs attendent ce que fera la BCP en matière de communication. Puisque cest une société cotée qui a des obligations en matière de communication financière. En tout cas, sur le marché boursier, le titre a bien réagi, prenant 1,17% pour terminer la séance du mardi dernier à 260 DH pour 22.801 titres échangés, soit un volume global de 11 MDH.