* Des revendications fiscales, de nouveaux mécanismes pour le dialogue social, les grands sujets dintérêt national : le patronat lance son programme. * Création de 30 conseils daffaires regroupés en quatre catégories. Ils seront chargés des relations avec l'UE, les pays liés au Maroc par ALE, les pays les plus importants de l'Asie et un groupe de conseils d'affaires pour le reste du monde. Le Maroc sapprête à lancer en 2010 plusieurs chantiers ou mener à bien des programmes déjà existants. Dans lensemble, ces projets nécessitent la mobilisation et la contribution de plusieurs acteurs, surtout le secteur privé. A cet égard, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) veut jouer un rôle de premier plan en tant quacteur incontournable pour la mise en place de la vision du gouvernement sur le plan socioéconomique et une force de propositions concernant les grandes orientations du pays. Il faut dire que 2009 a été marquée notamment par la crise internationale qui a impacté plusieurs secteurs dactivité au Maroc. Le patronat na pas tardé à réagir en sollicitant laide de lEtat pour les branches les plus touchées. «Nous avons des préoccupations dordre national mais aussi à léchelle des secteurs. Le patronat est présent dans les débats et la préparation des grands sujets dintérêt national, comme la régionalisation ou la Charte de lenvironnement. Pour ce qui est du sectoriel, chaque fédération fait le diagnostic de son activité et son niveau dimpact, et les autorités et les autres partenaires font preuve dune bonne collaboration», a expliqué Mohamed Horani. Le président de la CGEM a expliqué que «le Maroc doit assurer sa compétitivité. Une condition nécessaire pour consolider son positionnement dans les marchés étrangers. Nous nous efforcerons de promouvoir notre économie à létranger et attirer les IDE. A cet égard, le Maroc devrait booster ses exportations à travers le développement de nouveaux services et la recherche de nouveaux débouchés». Il faut souligner que le patronat est fortement associé à l'élaboration et à la mise en uvre de la stratégie nationale de promotion des exportations Maroc-Export. Il est clair que le déficit commercial du Maroc augmente dune façon inquiétante en descendant en dessous des 50%. La nature des produits exportés sont, pour lessentiel, de moindre valeur ajoutée notamment des produits naturels ou semi-finis. Le pays mise sur le plan Emergence pour édifier une industrie exportatrice. «Il faut renforcer et diversifier les moteurs dexportation. Le Maroc doit se tourner également vers dautres régions comme lAfrique à travers la coopération sud-sud», a indiqué Horani. A propos des relations du Maroc avec létranger, Horani a souligné que lUnion européenne reste un partenaire privilégié. Dans ce cadre, une cellule permanente a été créée pour le suivi et la mise en uvre des négociations sur laccord de libre-échange. Cette entité permettra didentifier en permanence les défaillances quil faut corriger et les recommandations à proposer pour assurer une participation dans les échanges entre lEurope et le Maroc. Toujours sur le plan international, Horani a annoncé la mise en place de plusieurs conseils d'affaires. 30 au total pour une meilleure adaptation aux relations économiques que le Maroc entretient avec chaque pays. En effet, ces conseils sont réunis en quatre groupes. Ils seront chargés des relations avec l'UE, les pays liés au Maroc par un accord de libre-échange, les pays les plus importants de l'Asie, tels la Chine, l'Inde, la Corée et le Japon et un groupe de conseils d'affaires pour le reste du monde. Au niveau sectoriel, le patronat appelle au développement des branches-phares de léconomie nationale en vue de donner un coup de pouce au tourisme, à lindustrie et accompagner les MRE dans leurs projets. A linstar du gouvernement, le patronat milite pour lutter contre linformel et les pratiques illégales. Pour ce qui est du dialogue social, le patronat estime quil faut instaurer de nouveaux mécanismes de négociations plus modernes qui respectent lintérêt général et préservent les acquis de chaque partie. Pour ce faire, le patronat mène des réflexions en associant différents intervenants pour la construction dun modèle social qui répond aux réalités du pays. Dans ce sens, lidée dun Smig social est mise sur le tapis. «Au niveau du dialogue social figurent dix actions à entreprendre en priorité, notamment l'étude des projets de lois relatifs à la grève, le droit syndical, lindemnité pour perte d'emploi, ainsi que la mise en place d'un portail de la commission emploi et relations sociales et la création d'un centre d'information sociale pour l'entreprise», a affirmé Horani. * Fiscalité : Un package de mesures pour 2011 Le patronat persiste et signe. Il tient à ses recommandations fiscales formulées au gouvernement lors du projet de Loi de Finances 2010. Ces mesures concernent un IS à 25% et un taux pour les PME ne dépassant pas les 15% selon le résultat de lentreprise. La CGEM projette pour 2011 de formuler un package fiscal qui comprend des mesures pour relancer les exportations, linvestissement, la maîtrise des dépenses de fonctionnement, des incitations fiscales et lencouragement de la recherche et développement. Par ailleurs, le patronat milite toujours pour la réforme de la TVA. Un impôt qui continue de pénaliser le monde de lentreprise et celui de la consommation.