* Fondateur et PDG dIntegra Group, Ahmed Abdelkefi plaide pour un avenir plein de croissance pour le capital-investissement dans la région de lAfrique du Nord si les gouvernements mettent en place les cadres réglementaires spécifiques à cette activité. - Finances News Hebdo : Quelles sont vos attentes du Forum Euromed-Capital de Tanger ? - Ahmed Abdelkefi : Nous sommes ici, aujourdhui, pour exposer nos arguments et défendre le métier du capital-investissement. Nous ambitionnons de faire prendre conscience aux acteurs économiques que le capital-investissement est un métier qui a de la croissance, qui contribue à la création de lemploi et, partant, freine le chômage. - F.N.H. : Comment expliquez-vous que lindustrie du capital-investissement soit aujourdhui à létat embryonnaire au Maroc et dans les autres pays de lAfrique du Nord ? - A. A. : Les causes en sont les habitudes. Nous avons eu dans nos pays des banques de développement qui ont essayé de faire ce que nous sommes en train de faire aujourdhui, mais avec des formules qui nont pas vraiment réussi. Aujourdhui, nous avons emprunté des modèles plus modernes et plus sophistiqués de ce métier qui est né, comme vous le savez, aux Etats-Unis et en Angleterre bien avant la guerre mais qui nest apparu en Europe que depuis 30 ans. Pour le Maroc et la Tunisie, les premières structures de lindustrie du capital-investissement ne sont réellement apparues quil y a 15 ans. Il y aussi dautres facteurs qui rendent difficile le démarrage de cette activité, notamment le statut familial des entreprises. Dailleurs, ces dernières préfèrent toujours sendetter pour se développer et croître au lieu douvrir leurs capitaux. Certes, ce nest pas une mauvaise chose, mais louverture du capital aux investisseurs reste un moyen pertinent pour le faire et aujourdhui, elles commencent seulement à sy habituer, notamment dans le but de sintroduire en Bourse. - F.N.H. : Quelles sont les mesures à prendre pour stimuler lactivité du capital-investissement ? - A. A. : Il y en a beaucoup. Il faut dabord mettre en place un cadre réglementaire spécifique au capital-investissement avec des incitations fiscales claires. Il est aussi essentiel davoir un système stable et ne pas changer de formule tout le temps. Et puis, il faut multiplier les équipes du capital-investissement. Il ne faut pas réduire la concurrence mais, au contraire, la stimuler pour que ces mêmes équipes sollicitent les entreprises et les encouragent au recours au capital-investissement afin que cette industrie devienne partie prenante dans léchiquier économique. Lobjectif est que le capital-investissement, qui ne représente aujourdhui qu1% du financement de linvestissement dans la zone Afrique du Nord, atteigne une part de 15%.