* Lensemble des participants au Forum Euromed-Capital plaide pour des incitations fiscales afin de booster lactivité du capital-investissement. * La région Afrique du Nord intéresse les bailleurs de fonds du Moyen-Orient comme le rapporte Benjamin Aller, avocat associé à Sj Berwin, spécialiste de la formation des fonds de capital-investissement. - Finances News Hebdo : Où en est, à votre avis, le capital-investissement au Maroc ? - Benjamin Aller : Je pense quil y a certainement un avenir pour le capital-investissement au Maroc et dans le Maghreb. Je suis un avocat basé à Dubaï et je travaille avec des investisseurs du Golfe qui trouvent en cette région un attrait particulier. Maintenant, ce quil faut savoir, cest quil y a encore du chemin à faire, notamment en matière de fiscalité, de réglementation et de cadre juridique en général. Certes, tout ceci est dans la bonne voie, mais il y a toujours des efforts à faire pour que cette région puisse développer un écosystème favorable et une culture de gestion dactif. Avec cela, le Maroc pourra attirer davantage dinvestisseurs internationaux, notamment ceux du Golfe. - F.N.H. : Quest-ce qui manque justement à lécosystème présent dans la région du Maghreb ? - B. A. : LAfrique du Nord me rappelle aujourdhui la situation où se trouvaient lEurope et la France il y a 15 ou 20 ans. Cest la période durant laquelle cette région avait mis en place la réglementation des Fonds Communs de Placements à Risque (FCPR). Cela date du début des années 80. Aujourdhui, cest vraiment une réussite. Cependant, elle nest pas venue rapidement et il lui a fallu du temps. Il faut encourager non seulement le développement des sociétés de gestion dactif, mais aussi toutes les professions qui y sont rattachées telles que les experts-comptables, les banquiers daffaires, etc - F.N.H. : Au niveau des PME, on sent une certaine réticence quant à louverture du capital. Comment, à votre avis, peut-on y remédier ? - B. A. : Il ny a aucune réponse juste à cela. Parfois, ce sont des raisons émotionnelles Que ce soit aux Etats-Unis, en Europe, ou ailleurs, les ouvertures du capital passent avant tout par des relations de confiance entre les parties. Des exemples de grandes opérations qui ont marché sont lun des meilleurs moyens pour convaincre les patrons de PME de céder des parts de leurs capitaux à des tiers. - F.N.H. : Pensez-vous que le rôle de lEtat dans le développement du capital-investissement se limite à la mise en place de cadres réglementaires et fiscaux ? - B. A. : Dans cette industrie, il existe plusieurs modèles. Dans le modèle libéral des pays anglo-saxons, par exemple, lEtat nintervient pas. Il se contente de créer un cadre juridique. Il est peut-être compliqué, mais il est efficace. On retrouve aussi le modèle européen où lEtat subventionne, avec notamment un cadre fiscal qui, jusque-là du moins, était plus léger pour le capital-investissement. Ce quil ne faut cependant pas oublier cest que les deux modèles fonctionnent. Je ne suis pas en mesure de dire quel modèle il faut choisir pour le Maroc, mais je pense que le modèle francophone a permis à lindustrie française dêtre lune des plus performantes dans le capital-investissement et pourrait, éventuellement, être le plus adéquat pour cette région.