* 250 participants et 72 intervenants, venant de 14 pays, ont participé au Forum Euromed Capital à Tanger. * Des expériences réussies en Afrique du Nord et au Moyen-Orient mises en exergue. Après Lyon et Tunis, la troisième édition du Forum euro-méditerranéen du capital investissement et du financement des PME a tenu ses travaux les 22 et 23 octobre à Tanger. Lévènement était organisé à linitiative de lAssociation Euromed Capital Forum avec lappui de Sirapex et du Groupe BMCE-Argan Investy-CapitalInvest. 250 participants et 72 intervenants venant de 14 pays ont participé à cette rencontre. La thématique principale de cette réunion était consacrée au rôle des fonds dinvestissement pour préparer la relance dans un monde instable. Il est certain que le levier financier est primordial pour les PME pour faire face aux aléas de la crise. La région de la Méditerranée a un aspect particulier du fait que la rive nord, se revendiquant de lEurope, et très développée, a subi de plein fouet les effets de la crise. En revanche, la rive sud, en pleine émergence, tente tant bien que mal de résister à cette mauvaise conjoncture. «On a toujours dit que le Maroc était épargné. Le système de change est strict et le monde de la finance est immunisé. Mais les choses commencent à changer. Il faut lavouer, la crise est là», a affirmé Jaloul Ayed, Administrateur Directeur général de BMCE et vice-président de lAssociation Euromed Capital Forum. «Je suis banquier et la banque est le meilleur baromètre de léconomie. Certains secteurs sont touchés. Le déficit commercial est passé de 9 Mds deuros à 16 Mds. Les réserves de change ont diminué et il y a un problème de liquidité», a-t-il souligné. Ayed a indiqué que «les fonds dinvestissements régionaux ont un rôle important pour dynamiser certains secteurs et accélérer la croissance». Au cours des dernières années, lindustrie du capital-investissement sest profondément transformée et de nouvelles mutations sont en cours concernant le capital privé, en étroite collaboration avec les institutions publiques et les administrations. «La crise a créé une sorte de désenchantement envers louverture du marché et la liberté du commerce. Il faut expliquer que les fonds dinvestissement sont la solution de la crise et non sa cause », a expliqué Ahmed Abdelkefi, président de Integra Group. En vue de rebondir, lintervenant a mis laccent sur quatre volets essentiels. Tout dabord soigner limage de marque du capital-investisseur. Il ne faut pas le confondre avec les spéculateurs. Ensuite, il est question dorganiser le cadre légal et réglementaire à travers une fiscalité plus adéquate. Il sagit aussi daligner la vision des investisseurs sur celle des gestionnaires. Le troisième volet concerne la diversification des souscripteurs, et le quatrième et dernier volet est destiné à tirer les enseignements qui simposent de la crise. La France est un exemple des pays européens qui commencent à connaître quelques signes de reprise. «Les levées de fonds sont très basses, le capital développement se porte bien, les tickets et les entreprises opérant dans le secteur restent les mêmes», a assuré Jean-Yves Demeunynch, délégué général dAFIC. «Les investisseurs doivent être motivés, mais ils sont tenus de revoir leur modèle économique», a-t-il noté. Les appels pour revoir la stratégie, voire reformuler lingénierie financière, ont été émis par plusieurs intervenants. Les expériences réussies en matière de capital-investissement ne manquent pas. Le Maroc a été pionnier en la matière au niveau régional depuis une décennie avec des institutions très actives comme CDG Capital, CapitalInvest, MarocInvest qui ont financé des entreprises très performantes. CapitalInvest a mené avec brio une vingtaine dopérations pour un montant de plus de 70 millions de dollars dans différents secteurs, surtout les activités à forte valeur ajoutée. Mehdi Tahiri, son Directeur général, a expliqué qu«en dehors des capitaux, nous apportons laccompagnement aux sociétés financées dans le long terme. Nous sommes dans la démarche de proximité. Nous avons contribué à lémergence de champions comme m2m qui est une référence dans son secteur». Pour ce qui est de lintégration régionale, les avis divergent. Hassan Laaziri, directeur dinvestissement à CDG Capital, a fait savoir qu«il ny a pas de logique dintégration au Maghreb. Chaque pays a sa propre approche et sa façon dopérer ». Il a aussi mis en exergue les expériences dimplantation au Maroc de certaines entreprises européennes qui ont été accompagnées par son organisme, comme Labinal dans laéronautique ou Eurest dans la restauration rapide. Tuniinvest, membre dIntegra Group, est également un exemple de succès. Depuis sa création en 1994, il a participé à la levée de dix fonds dinvestissement totalisant plus de 500 millions de dollars dédiés aux pays du Maghreb. «Le développement régional est incontournable. Nous menons un programme dans les pays du Maghreb», a dit Aziz Mebarek, de Tuninvest.