* L'introduction en Bourse d'Involys constitue une nouvelle étape dans le processus, amorcé en l'an 2000, d'institutionnalisation de son tour de table et d'industrialisation de son activité. * Tour d'horizon avec Mohamed Bachir Rachdi sur les enjeux de cette opération et les perspectives de développement de la société. Finances News Hebdo : M. Rachdi, vous avez accompagné la société Involys dans toutes ses phases de croissance, depuis déjà 20 ans. Quel est votre sentiment, aujourd'hui, lorsque vous nous présentez son introduction en Bourse ? Mohamed Bachir Rachdi : Il est vrai qu'on ne peut pas être indifférent face à pareil événement. C'est un passage important pour Involys parce qu'il donne la pleine dimension à son institutionnalisation. Dans ce sens, cela marque aussi bien l'entreprise que ses acteurs (managers, ressources). C'est un événement qui vient, naturellement, dans le prolongement d'un processus que nous avons entamé en 2000. Nous avons lancé une stratégie qui était ambitieuse et qui l'est encore plus aujourd'hui. Nous avons décidé d'aller dans le sens de l'institutionnalisation en commençant par une première ouverture du capital de la société au fonds d'investissement Upline Technologies, suivie par l'intégration de l'ONA, à travers sa filiale Mercure.com, en tant qu'investisseur industriel. Ces deux investisseurs nous ont accompagnés pendant plus de 5 ans. Aujourd'hui, nous passons à une nouvelle étape. L'année 2006 a été marquée par plusieurs événements qui sont en convergence totale. Le premier événement est la réalisation de la première tranche de levée de fonds sur le marché financier à travers l'émission d'ORA. Le deuxième événement était la sortie de l'ONA et l'entrée d'Atlamed à travers le fonds AM Invest Morocco. Cette sortie a été décidée par le groupe ONA en totale concertation avec le management d'Involys. L'ONA, pour des raisons purement stratégiques, a décidé de se désinvestir d'Involys. Nous avons identifié ensemble l'investisseur qui devait prendre le relais. Notons que le président d'Atlamed, Bassim Jai Hokimi, ancien PDG du groupe ONA, était, dans le temps, administrateur au sein d'Involys. Aujourd'hui, l'introduction en Bourse est pour nous un événement naturel, réfléchi depuis plusieurs années. L'entrée d'Upline Technologies a été décidée en ce sens que la sortie allait se faire via la Bourse. F.N.H : L'offre est structurée en trois parties : une cession des parts d'Upline Technologies, le remboursement des détenteurs des ORA et une augmentation de capital en numéraire. Cette dernière se traduira par l'injection d'argent frais dans les caisses d'Involys. Où sera affecté cet argent ? M.B.R. : Nous avons élaboré un plan stratégique où nous avons évalué un montant des investissements futurs de l'ordre de 40 MDH. Les 20 premiers millions ont été levés via les ORA. Et la deuxième tranche sera le fruit de cette opération. Cela montre que c'est une approche stratégique globale et intégrée. Ces fonds serviront à l'industrialisation des activités d'Involys pour la hisser au niveau des standards internationaux les plus reconnus. Cela nous permettra également d'augmenter notre capacité en terme de recherche et développement, cur de la production logicielle chez Involys. Aussi, nous comptons nous ouvrir à des marchés importants aussi bien au Maroc qu'à l'international. Au Maroc, nous avons acquis, au fil du temps, une forte position que nous comptons asseoir dans le futur. Le marché international présente aussi un attrait que nous comptons exploiter, sachant que nous avons déjà une culture à l'international. Je tiens à vous rappeler que la société Involys avait démarré son activité en France avant de se lancer sur le marché local. F.N.H : Quels sont les marchés que vous ciblez à l'international ? M.B.R. : Nous ciblons essentiellement trois régions, chacune avec sa logique. Il y a la région de l'Amérique du Nord où nous avons déjà un pied à travers notre filiale canadienne. L'Europe est aussi un débouché. Rappelons que nous avons un historique qui remonte aux années 80 dans la région. Il y a aussi la région de l'Afrique et du Moyen-Orient où nous sommes déjà présents à travers des réalisations de projets en Côte d'Ivoire, en Tunisie... Cette région n'a pas été suffisamment investie par Involys. Nous comptons donc y porter plus d'attention dans les années à venir. F.N.H : Comptez-vous ainsi vous attaquer à vos concurrents sur leurs propres terrains ? M.B.R. : C'est ce que nous avons fait avec d'autres solutions initialement et nous avons montré notre capacité d'être à la pointe de ce qui se fait à l'international et à être même leader sur quelques marchés. Nous avons démontré, là où nous agissons, que nos solutions ont une avance qui nous permettra, malgré le handicap de la taille, d'intéresser les grands comptes internationaux. Nous espérons participer à la construction d'une fierté nationale et, surtout, impulser la volonté d'aller de l'avant pour que le Maroc puisse, à travers les différentes entreprises qui opèrent dans le secteur, devenir une référence dans l'industrie des TIC sur le plan international. F.N.H : Pour conclure, désirez-vous adresser un message, via notre tribune, à vos futurs actionnaires ? M.B.R. : L'action Involys présente plusieurs particularités. C'est une valeur de croissance. C'est l'action d'une entreprise qui a de fortes ambitions. Nous y croyons très fortement et nous utilisons tous les moyens pour atteindre nos objectifs de croissance, comme nous l'avons fait par le passé. Nous avons dépassé les objectifs que nous nous sommes fixés avec nos actionnaires et nous comptons aller dans le même sens dans les années à venir.