* Lamélioration de certains indicateurs financiers représente des réajustements temporaires suite a une réaction excessive des marchés à la crise. * Les pays émergents adoptent des politiques économiques procycliques imposées par le FMI, alors que les stratégies anticycliques représentent le meilleur remède contre la crise. La prise de risques excessifs et la déréglementation des marchés financiers sont à lorigine des turbulences financières qui ont provoqué un déséquilibre économique profond. Pour remédier à la situation, la CNUED recommande la mise en place dun contrôle plus efficace des forces spéculatives par la réglementation des marchés financiers. Selon le dernier rapport de la CNUCED, «la crise financière sest propagée du secteur des prêts hypothécaires à risque du marché financier, aux Etats-Unis, à lintégralité du système financier de ce pays et, presque simultanément, aux marchés financiers dautres pays développés ». En passant par les principales étapes dune crise classique, soit : lexpansion, leuphorie, la détresse financière et la panique. Ce déséquilibre financier est expliqué, en grande partie, par la déréglementation financière et le nombre incontrôlable des produits financiers opaques. Létude affirme que la crise sest propagée en affectant tous les marchés, même ceux de limmobilier dans les pays émergents. En un court délai la crise sest étalée pour se manifester sur la sphère économique réelle en engendrant des impacts négatifs sur les secteurs producteurs dont la demande est fortement dépendante de loffre des crédits tels que la construction, lindustrie mécanique, les produits de base Un repli du PIB mondial Les analystes de la CNUCED prévoient une baisse globale du PIB, en 2009, de plus de 2,5%, en assurant, par ailleurs, quen 2010, la croissance du PIB global devrait atteindre 1,6%. Cependant, le rapport note que « la probabilité dune reprise dans les principaux pays développés est plutôt faible. Ni la consommation, ni linvestissement ne devraient se rétablir à court terme». Il ajoute que «lamélioration de certains indicateurs financiers et la reprise des prix des matières premières représentent des réajustements temporaires suite à une réaction excessive des marchés à la crise». La principale priorité actuelle est la recapitalisation des banques tout en instaurant une procédure leur permettant de se débarrasser des actifs toxiques. Introduits en 2008, les plans de relance ont des effets de redistribution et des impacts de long terme. Pour réduire limpact social de la crise, plusieurs pays ont renforcé leurs programmes sociaux en augmentant les salaires minimum tout en incitant les entreprises à maintenir leur niveau demploi. Certes, les mesures dassouplissement monétaire et les grandes opérations de sauvetage ont protégé le système financier dun effondrement, mais elles ont été insuffisantes pour redynamiser la demande globale. Cela suppose le recours à des mesures budgétaires anticycliques qui ont un effet direct sur la demande. Les volumes colossaux des fonds injectés par les Banques centrales et la forte hausse des déficits budgétaires ont suscité des craintes concernant la résurgence de linflation. Mieux encore, la hausse des dépenses publiques, notamment dinvestissement, peuvent accroître les capacités de production et promouvoir la création demplois. Cela se traduira par un élargissement de la base dimposition et par lamélioration des recettes publiques. Le rapport stipule à cet égard que le «risque de «surchauffe» de léconomie ou dinflation par les salaires sera très faible dans les années à venir». FMI, des solutions inadéquates La majeure partie des pays émergents ne bénéficie pas dune grande marge daction sur le plan budgétaire à cause de leur forte dépendance vis-à-vis des politiques procycliques imposées par le Fonds monétaire international en contrepartie des fonds obtenus. En agissant ainsi, les pays émergents ont recours à des politiques économiques qui sopposent aux stratégies anticycliques, meilleur remède contre la crise. En considérant les marchés des matières premières comme une alternative à dautres titres, le comportement des marchés de produits de base est motivé par des considérations qui nont rien à voir avec les fondamentaux de ce marché. Pour résorber les impacts négatifs de ces comportements, il faut améliorer la réglementation sur les marchés à terme des matières premières. Pour ce faire, une collaboration internationale entre les agences de régulation représente une condition sinée qua non. En outre, il est indispensable de reconstituer les stocks physiques de matières premières agricoles en vue de modérer les pénuries temporaires tout en évitant les mouvements brusques de prix. En conclusion, le rapport note que la crise actuelle a remis en cause les idées reçues selon lesquelles la levée de tous les obstacles au flux de capitaux privés internationaux est le meilleur moyen pour les pays de promouvoir leur développement économique.