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Le FMI salue les politiques anticycliques des pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient Perspectives économiques pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, l'Afghanistan et le Pakistan
Les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ont été touchés par la crise économique mondiale mais, d'après les Perspectives économiques régionales (PER) publiées par le Fonds monétaire international, la région a relativement mieux résisté que le reste du monde. S'exprimant à l'occasion de la publication des Perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, l'Afghanistan et le Pakistan (MOANAP), M. Masood Ahmed, directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale, a déclaré : «L'utilisation de volants de réserve pour couvrir les dépenses anticycliques des exportateurs de pétrole a atténué les effets de la crise sur leurs propres économies et eu des retombées positives pour leurs voisins. La crise a également montré qu'il fallait encore renforcer la surveillance pour rendre les marchés financiers de la région moins vulnérables.» Les pays exportateurs de pétrole résistent aux chocs exogènes Les pays exportateurs de pétrole de la région MOANAP (Algérie, Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Iran, Iraq, Koweït, Libye, Oman, Qatar, Soudan et Yémen) ont été frappés de plein fouet par la crise financière mondiale, qui s'est propagée jusqu'à eux via la chute des prix du pétrole et le tarissement soudain des entrées de capitaux. La baisse de la production pétrolière s'est traduite par un repli de 3,5 % du PIB pétrolier mais le PIB non pétrolier a continué d'augmenter, quoiqu'à un rythme plus modéré (3,2 %). En 2010, le taux d'accroissement de ces deux PIB devrait revenir aux alentours de 4 %. S'appuyant sur les réserves abondantes constituées avant la crise, les pouvoirs publics ont riposté en mettant en place des politiques de relance budgétaire et en injectant des liquidités dans leur secteur financier, ce qui a contribué à limiter les effets du ralentissement ambiant sur leurs économies. Durant la crise, ces mesures ont également aidé à maintenir des niveaux d'importation relativement élevés qui, à leur tour, ont amorti l'impact de la récession mondiale. Pour conduire ces politiques, les pays exportateurs de pétrole ont puisé plus ou moins abondamment dans leurs réserves disponibles, avec pour conséquence un recul de leur excédent courant de près de 350 milliards de dollars. La remontée des cours et le rebond prévu de la demande mondiale devraient stimuler les recettes pétrolières et permettre aux exportateurs d'augmenter leurs réserves internationales de plus de 100 milliards de dollars EU d'ici 2010 et, partant, de maintenir leurs dépenses publiques. Bien que la plupart des banques de la région n'aient pas été exposés aux actifs toxiques, elles ont assisté à l'effondrement des marchés d'actifs nationaux et au reflux des capitaux étrangers. Néanmoins, la réaction rapide et vigoureuse des pouvoirs publics a permis de limiter la casse. Par la suite, il sera crucial de continuer à renforcer la réglementation et le contrôle financiers, qui ont déjà été institués dans certains pays. À moyen terme, le développement des marchés financiers, y compris leur diversification hors de la sphère bancaire, demeurera une priorité, tout comme les efforts visant à améliorer le climat des affaires pour soutenir la diversification économique et créer des emplois. Les importateurs de pétrole s'attendent à un rebond modeste Pour les pays importateurs de pétrole de la région MOANAP (Afghanistan, Djibouti, Égypte, Jordanie, Liban, Mauritanie, Maroc, Pakistan, Syrie et Tunisie), le ralentissement a été moins marqué que dans nombre d'autres marchés émergents, grâce à une intégration plus limitée aux marchés financiers mondiaux et aux retombées positives de la situation des exportateurs de pétrole régionaux. Le principal vecteur de propagation du ralentissement mondial a été la diminution des recettes en provenance de l'étranger. Même si la portée en était plus limitée, certains pays ont également riposté à la crise par des politiques anticycliques appropriées. Leur croissance devrait descendre à 3,6 % en 2009, contre 5,0 % en 2008, et stagner en 2010, principalement en raison de la lenteur de la reprise dans les économies avancées figurant parmi leurs partenaires commerciaux et des possibilités limitées d'engager de nouvelles politiques anticycliques. Le niveau d'endettement élevé de la plupart des importateurs de pétrole de la région réduit leur marge de manœuvre pour relancer l'économie par le budget et les possibilités d'assouplir les politiques monétaires seront limitées par la remontée probable des taux d'intérêt mondiaux, tombés à des niveaux historiquement bas. Les gouvernants doivent donc se concentrer sur les réformes qui privilégient l'offre, afin de doper l'activité du secteur privé, l'emploi et la compétitivité. Dans les pays n'ayant pas opté pour un régime de changes fixes, l'assouplissement des taux de change facilitera l'atteinte de ces objectifs.