* 50 à 60% de lépargne des Musulmans du monde seraient conformes à la charia. * Le marché bancaire islamique dépasserait son potentiel de 4.200 Mds $. * Le rôle de la finance islamique se veut être un stabilisateur et un correcteur déconomie. Face aux soubresauts de la crise financière internationale, une question se pose demblée : est-ce quil ne faut pas réfléchir à une finance responsable et alternative qui nous mette à labri de cette avalanche ? Une finance qui vient remédier aux carences de celle conventionnelle. Cest dans ce sillage que sest inscrite la conférence organisée par lInstitut Marocain des Relations Internationales et dont la thématique débattue était la finance islamique à lheure de la mondialisation. Le conférencier était Dhafer Saidane, maître de conférences en sciences économiques et habilité à diriger des recherches à lUniversité Charles De Gaulle Lille III. D. Saidane est en outre Conseiller du Club des dirigeants des banques africaines. D. Saidane a tenu, dans un premier temps, à faire le distinguo entre la finance conventionnelle et celle alternative. La première sinscrit dans une sphère marchande (prix = coût + marge). La seconde sinscrit, par contre, dans une sphère non marchande. Elle est plus motivée par le social, léthique et des projets solidairement responsables (prix = coût + subvention de lEtat). Ou plus exactement, la finance conventionnelle relève de tout ce qui est macroéconomique et concerne essentiellement le financement des grands projets. La finance alternative sintéresse plus à tout ce qui est microéconomique et individuel. Aujourdhui, et dans un contexte de crise de confiance, on assiste à une montée en flèche de la finance responsable. Si on prend le cas de lEurope, le PIB dans la zone Euro serait de 4,3%. Le taux de chômage serait de 9,3% et un déficit budgétaire récurrent. La finance islamique pourrait-elle être une solution ? Avant la crise économique, la finance islamique luttait contre lexclusion sociale et la misère, essentiellement dans les régions défavorisées. Son rôle se veut désormais comme un stabilisateur et correcteur déconomie. La finance islamique prend plusieurs formes. On peut citer les tontines et les fonds solidaires en Afrique et en Asie, le système dépargne-crédit dans la Grameen Bank au Bangladesh, le micro-crédit et aussi la finance éthique qui sest développée au cours de la période 1980-90 sous forme de fonds investis dans léconomie verte et vertueuse qui renforce la dignité. Aussi, daprès D. Saidane, depuis une vingtaine dannées, la finance islamique connaît une expansion remarquable. Elle génère 700 Mds de dollars. Elle opère dans plus de 60 pays à travers plus de 300 institutions financières. Les actifs islamiques affichent une progression de 15%/an. 50 à 60% de lépargne des musulmans du monde seraient conformes à la charia. Le marché bancaire islamique dépasserait son potentiel de 4.200 Mds de dollars. «Il sagit dun nouveau marché qui se profile et qui ne laisse pas indifférentes les institutions européennes», renchérit-il. Le nombre de banques islamiques augmente à travers le monde avec pour principale mission la maîtrise des risques. Au Maroc, les produits islamiques ont été tués dans luf à cause de leur cherté parce quil y a la TVA sur les intérêts Ce type de produits na pas été accompagné dune fiscalité adaptée.