w Finances News Hebdo : Le marché boursier a repris du poil de la bête depuis la semaine dernière. A votre avis, est-ce le début de la fin de la correction baissière, ou seulement un rebond technique passager ? w Willy Delort Heubo : Il ya un fait empirique quil faut peut-être relever. Ce nest peut-être pas systématiquement vrai, mais on fait le constat que les fins dannée viennent en général en correction des excès constatés durant les tendances des 4 à six mois qui lont précédé. Comme une volonté psychologique de réparer ces excès avant de clôturer lannée. Jentends par là que, malgré la qualité que nous offre ce dernier rebond de fin dannée, et que nous pourrions observer avec beaucoup despoir, il nest pas forcément le début de la fin, mais juste, avant tout, une volonté du marché de terminer lannée sur une note positive après une année pour le moins tumultueuse et, jajouterai, douloureuse. w F. N. H. : Les annonces du ministre de lEconomie et des Finances y sont-elles pour quelque chose ? w W. D. H. : Les mesures prises par le ministre pour accompagner le marché ont, certes, eu un effet positif dans lhumeur, mais la seule qui ait été immédiate est celle qui a révisé provisoirement le programme de rachat pour le rendre actif sous la fourchette basse. Mais on ne peut lui imputer le dernier rebond du marché que dans une moindre mesure. Si vous observez bien la baisse du marché, elle se fait constamment par vague;, nous avons toujours droit à un rebond technique après chaque nouvelle impulsion baissière. Maintenant, la tendance baissière se maintient pour la raison évidente que les rebonds techniques ont des impulsions moins importantes que celles des pressions baissières, ce qui se traduit naturellement par le fait que la confiance des intervenants dans le marché recule toujours. w F. N. H. : Daucuns estiment que ce sont les institutionnels qui sont derrière ce renversement de tendance. Ils veulent éviter, dit-on, de provisionner les plus-values latentes réalisées jusque-là Partagez-vous cette opinion ? w W. D. H. : Ecoutez, il ya plusieurs théories autour de cela. Beaucoup, comme vous dites, tiennent ce raisonnement; cest un raisonnement qui pourrait se tenir, mais nen ayant pas la certitude, je pense, en ce qui me concerne, que leur horizon de temps étant assez long, leur logique dinvestissement nétant pas par essence spéculative, et vu quils ont en général des cours moyens dacquisition les plus bas, ce nest pas un exercice qui leur est obligatoire. Par contre, celui du marquage des cours pour arrêter leur situation annuelle est plus plausible. Moi, je rejoindrais plutôt ma première explication qui découle, par ailleurs, plutôt dun constat. w F. N. H. :Comment le Masi finira-t-il lannée, selon vos prévisions ? W. D. H. : En milieu dannée cétait difficile à prévoir, mais aujourdhui, ça lest moins. Je me rappelle avoir répondu à cette question à lun de vos confrères il y a 5 mois, je parlais dune fourchette dentre -5 et +5%. Aujourdhui, je pencherai davantage pour une clôture de lannée dans le rouge, mais qui peut être contenue en dessous des -10% (je pense quil sagit plus dune espérance, là) ! w F. N. H. : Quid de lannée 2009 ? w W. D. H. : Vous savez, cest lannée de toutes les incertitudes. Nous ne savons pas aujourdhui comment la situation critique mondiale va impacter léconomie marocaine et comment elle va se répercuter sur la performance de léchantillon du marché. Les données macroéconomiques du 3ème trimestre ne sont pas confortables et ne vont pas saméliorer dici là. Nous avons une baisse importante du prix du baril de pétrole brut qui va être dun impact positif sur les industries. En outre, on devrait avoir une baisse des IDE et de lactivité touristique nationale. Il n y a pas que les secteurs concernés en difficulté qui seront pénalisés, cest toute la mécanique économique qui sera enlisée si les effets sont importants. Je pense que ça appelle à des mesures proactives importantes. Jusquici, on a juste été rassuré quant au fait que limpact sera mineur. Je pense, pour ma part, que même les Européens découvrent avec surprise, de jour en jour, les effets de plus en plus pervers dune crise qui, à la base, était outre-Atlantique et semblait alors assez lointaine.