* Avec le départ de Benkirane et larrivée de Morin, le débat sur lavenir des participations de lONA au sein de Sopriam est reposé. Faut-il changer une équipe qui gagne ? Cest vraisemblablement la question à se demander au regard notamment de ce qui se passe à Sopriam. Depuis vendredi dernier, en effet, Abderrahim Benkirane nest plus PDG de limportateur exclusif et distributeur des marques Peugeot et Citroën. Cest désormais Loïc Morin, ex-patron de CFAO Motors Maroc, qui va prendre la tête de Sopriam. Bon coaching ? Cest sujet à caution. Cela pour deux raisons principales. La première est que Benkirane est un fédérateur apprécié par ses pairs et qui semblait faire lunanimité au sein de Sopriam. Il a ainsi su insuffler une dynamique commerciale à Peugeot et Citroën, dans un marché très concurrentiel, pour les porter parmi les marques les plus vendues du secteur automobile marocain. Et, au-delà, il a essayé de donner une âme à Sopriam à travers la stratégie de développement baptisée «Vision Sopriam 2008» qui sest déclinée, entre autres, en ladoption dun nouvelle identité visuelle, histoire de donner plus de visibilité à lentité et la faire émerger aux côtés des marques. Il sagissait, également, de développer le capital humain, satisfaire la clientèle, mettre en conformité le réseau et, surtout, mettre en uvre dune démarche commerciale agressive tout en réalisant des profits. La deuxième raison, et non des moindres, est que Benkirane jouissait dune crédibilité et dune légitimité au sein de la profession. Cest justement ce crédit qui lui a valu dêtre porté, à lunanimité, à la tête de lAssociation des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), le 28 juin 2007. Alors, comment expliquer quun homme qui maîtrise tant les rouages des affaires du secteur automobile et qui aura visiblement réussi à mener à bien sa mission nait pas été reconduit à son poste, quand bien même son mandat a expiré ? A-t-il décliné un renouvellement de son mandat ? Ou la-t-on gentiment prié de plier bagages ? Contacté par Finances News Hebdo, lintéressé est resté humble, se contentant de dire quil a «appris beaucoup de choses au sein de lONA en quatre ans, et cest une expérience réussie». Que dinterrogations ?! Cette sortie de route de Benkirane suscite, en tout cas, moult interrogations. La prise du volant par Loïc Morin encore plus. Non pas quil ne sache point conduire, mais cest juste que son arrivée pose, immanquablement, le sort final réservé à Sopriam. En effet, nous écrivions, à ce propos, le 7 juin 2007 (finances news.ma), que lONA envisageait de céder ses participations au niveau de Sopriam, dans le cadre notamment dune stratégie globale de restructuration de son portefeuille à travers la cession des participations non stratégiques. Information que le management du holding sétait dailleurs empressé de démentir assez vivement. Aujourdhui, il nous paraît légitime de reposer le débat. Juste pour une seule chose : pourquoi, selon toute vraisemblance, Sopriam reste la seule filiale de lONA à être actuellement dirigée par un étranger, un Français en loccurrence ? Après les divorces davec Axa, Auchan et Véolia, lONA serait-il donc en train de donner le signal dune future cession de Sopriam à un opérateur français ? Cela reste dans le domaine du possible. Car il fut un moment où PSA, présente dans le tour de table de Sopriam, était pressentie pour reprendre laffaire.