* Lactionnaire de référence de Sopriam ne ménage aucun effort pour accompagner lessor de lentreprise. * La baisse progressive des droits de douane sera déployée dans les investissements et le développement des produits. * Tour dhorizon avec Loïc Morin, PDG de Sopriam. - Finances News Hebdo : Quel bilan faites-vous de vos premiers mois chez Sopriam ? - Loïc Morin : Dans lensemble, ils sont positifs. Personnellement, je trouve que Sopriam est une entreprise bien organisée. Les procédures sont bien travaillées, réfléchies et matures. Les collaborateurs, pour la plupart, ont envie de porter haut et fort les couleurs de Sopriam et des marques Peugeot et Citroën. Ce qui est extrêmement important. Lactionnaire de référence, à savoir lONA, est très ambitieux pour le développement de lentreprise. Il ne ménage aucun effort pour nous accompagner dans notre développement. Jai une réelle conviction et une forte confiance dans cette entreprise. - F. N. H. : Il y a un changement de management à la tête de Sopriam. Est-ce que cela veut dire quil y aurait également un changement de stratégie ? Ou bien allez-vous continuer sur la ligne de votre prédécesseur ? - L. M. : Il y a un changement, mais pas une révolution. Cest une mutation dans la douceur. Il faut quand même quil y ait cette touche du new management. Mais encore une fois, mon premier rôle est dinspirer confiance à nos clients, nos fournisseurs, aux actionnaires et aux collaborateurs et montrer notre capacité daller de lavant. Lun des grands changements dans notre plan stratégique de développement immobilier est louverture de nouveaux sites de vente et après-vente, davoir des intentions très fortes sur le recrutement. Ça aurait dû être linverse. Quand on voit ce genre dargument, cest ça vraiment le changement. Nous allons ouvrir un site dans deux mois à Marjane Californie et un autre site après-vente dans le centre de Casablanca. Notre site de lavenue des FAR pour le service après-vente est ouvert toute la nuit, de 7 heures du soir à 7 heures du matin. Nous sommes les seuls sur le marché à le faire. - F. N. H. : Le contexte actuel vous-a-t-il poussés à revoir la gamme et à façonner des tarifs plus avantageux de manière à consolider votre positionnement ? - L. M. : Depuis lannée dernière, le marché a été effectivement animé, que ce soit de la part de Peugeot ou des autres marques. Globalement, il y a une pression sur les prix. Ce nest pas pour autant que la marque Peugeot baissera ses prix en 2009. Nous positionnons notre avantage plutôt sur les services, la manière daborder la clientèle et de connaître ses attentes. Nos clients, ce ne sont pas uniquement les particuliers, ce sont aussi les corporates. Ce nest pas de notre intérêt de faire la guerre et daxer la concurrence au niveau des prix. Il ny aura pas nécessairement de positionnements intéressants au niveau des prix, mais nous allons observer le marché et nous réagirons au cas par cas. - F. N. H. : Le marché corporate est aussi un créneau de prédilection pour Sopriam où le paramètre prix est capital. Quelles sont vos marges de manuvre dans ce cadre ? - L. M. : Je ne suis pas tout à fait daccord que cest le facteur prix qui est le point culminant. A la base, nous répondons à un cahier des charges bien défini par les professionnels de ces corporates. Ils savent très bien ce quils veulent et ce quils achètent; le prix arrivera comme un argument supplémentaire au niveau de la décision finale. Notre atout est que nous avons un réseau assez large qui offre un SAV à la hauteur et répond aux attentes de nos clients. Cet avantage est un argument majeur dans lattrait des corporates. Mais, au niveau des appels doffres, notamment de lEtat et des organismes publics, nous traitons au cas par cas. Il ne faut pas oublier que nous avons une gamme large et étoffée aussi bien au niveau des voitures de tourisme que de lutilitaire, ce qui nest pas le cas pour toutes les marques. - F. N. H. : Vous venez de lancer la Peugeot 107, seulement en version essence. Est-ce que la motorisation diesel nest pas à lordre du jour ? - L. M. : Elle lest ! Ce sont des contraintes doffre et de demande qui retardent son arrivée. Apparemment, cest une version qui marche très bien en Europe. Il y a des contraintes techniques comme le système de refroidissement. Mais ça va arriver. Avec la version diesel, on va faire beaucoup de bruit. - F. N. H. : Est-ce que la conception identique de la Citroën C1 et de la Peugeot 107 ne risque pas de faire, en quelque sorte, double emploi ? - L. M. : Si vous comparez la 308 et la C4, ce sont deux marques concurrentes à part entière. Elles sont gérées au niveau interne dune façon indépendante; nous avons deux équipes séparées. Dans lutilitaire, cest pareil. Je peux évoquer Berlingo et Partner, Boxer et Jumper, Expert et Jumpy. Mais au niveau du marché, ce sont deux marques concurrentes. - F. N. H. : Il y a une baisse progressive des droits de douane. Est-ce quelle sera répercutée sur les prix de vente ? - L. M. : Ils seront mis dans le commerce. Ça, cest certain. Nous déployons un effort sur les produits pour avoir plus doptions. Il y a aussi des promotions et des remises additionnelles quon peut octroyer. Ces baisses nous aident aussi dans notre programme dinvestissement qui est très coûteux. - F. N. H. : On a limpression que les prix sont quasi stagnants - L. M. : Oui, cest sûr. Mais nos prix dachat, eux, ne sont pas stagnants. Tous les prix pratiqués par le constructeur ont augmenté. - F. N. H. : La maison-mère na donc pas fait de rabais ? - L. M. : Justement, cest linverse. Lannée dernière, Peugeot a fait 3 millions de voitures. Cette année, cela tourne autours de 2,5 millions, ce qui va se répercuter sur léconomie déchelle ; croyez-moi, tous les constructeurs sont pareils.