La SNI est désormais le premier actionnaire de lONA avec 30% du capital. A travers cette opération, la Siger monte en force dans le tour de table de lONA avec une participation de 35%. Lopération est globalement qualifiée par le président du groupe, M. Bassim Jaï Hokimi, de profitable pour les deux entités. Initialement prévue aujourdhui, la présentation des résultats semestriels du groupe ONA a finalement eu lieu hier en fin daprès-midi. La raison de cette conférence avancée tient en fait aux rumeurs particulièrement persistantes qui circulaient hier alors que se tenait le Conseil dAdministration du Groupe. Une nouvelle importante allait être annoncée, ce qui a dailleurs valu la suspension de la cote des titres ONA et SNI. Ceux qui ont cependant cru que se concluait en douce une fusion ONA-SNI ont manifestement fait chou blanc. Bassim Jaï Hokimi, président du groupe, a déjoué tous les pronostics en levant le voile sur les dernières résolutions prises lors du CA. Cest peu de dire alors que les résultats du groupe présentés lors de cette rencontre sont passés quasiment inaperçus, car lattention et les interrogations étaient ailleurs, surtout lorsque Bassim Jaï Hokimi a annoncé que cest désormais la SNI qui contrôle lONA en devenant son premier actionnaire; et ce, à travers un jeu subtil de cessions intragroupe. En termes plus clairs et moins compliqués, lONA a cédé les 60% quil détenait dans la SNI au holding Siger, via Copropar (holding détenu à 100% par Siger). La SNI a ensuite pris 20% du capital de lONA en contrepartie de la cession à ce dernier de Bimo et Sopriam. Elle conserve néanmoins quelques participations historiques et stratégiques, notamment Lafarge et Sonasid, tandis que lONA opère toujours dans ses métiers traditionnels. La SNI, qui avait une participation (historique) de 9,84% dans lONA, se retrouve donc premier actionnaire avec pratiquement 30%. Parallèlement, Siger monte en force dans le tour de table de lONA (35%) à travers la SNI (30%) et la participation de 5% quelle détenait auparavant. A noter que laction SNI a été cédée à Copropar à 800 DH, alors que celle de lONA a été cédée à la SNI à 855 DH. Selon M. Hokimi, cette restructuration, nécessaire au regard des participations croisées entre lONA et la SNI, présente plusieurs avantages, en ce sens quelle consolide la position de lactionnaire de référence (Siger) et quelle permet un rééquilibrage financier entre lONA et la SNI. Il faut en effet remarquer quavant cette opération, au moment où la SNI présentait un excédent de trésorerie du fait de la cession des Brasseries du Maroc, lONA restait de son côté trop endetté. Signalons quau terme du premier semestre 2003, lendettement net du groupe sélève à 4,7 Mds de DH contre 5,8 Mds de DH à la même période de lannée dernière. Dans le même sens, explique M. Hokimi, lONA dispose désormais dune meilleure structure financière qui va lui permettre de mieux gérer son développement et les deux entités seront plus à laise dans leur politique de distribution de dividendes. De plus, le choix dune telle démarche a, de lavis de M. Hokimi, un impact fiscal «raisonnable», contrairement à une fusion. Dans cet échange de politesses, ou du moins de bons procédés, qui a nécessité un certain nombre de reclassements intergroupe, «les deux entités y trouvent leur compte», précise M. Hokimi. Toujours est-il quavec ce «décloisonnement» et la disparition du principe de lautocontrôle, il nest pas exclu à lavenir que la SNI monte davantage dans le capital de lONA, dautant plus que ce sera pour elle un investissement stratégique. Reste maintenant à savoir comment le marché va percevoir tout ce chamboulement et, surtouts comment vont réagir les petits porteurs. On verra bien ! D. W. Précisions ! Les responsables du groupe ont jugé utile de rencontrer la presse dès la fin du Conseil dAdministration. Cétait devenu une urgence devant lampleur que prenait la rumeur. Ils nont, à cet égard, même pas eu le temps de préparer un dossier pour la presse. Nous reviendrons par conséquent sur les résultats du groupe et sur cette restructuration dans notre prochain numéro.