* Selon une étude publiée par la Banque mondiale, le tissu industriel marocain souffre dun certain nombre dobstacles, notamment le faible niveau de la formation des employés, laugmentation du nombre des SARL au détriment des SA, la forte présence des entreprises familiales, la précarité de la structure managériale * Les grandes entreprises réalisent un chiffre daffaires 6 fois supérieur à celui des moyennes entreprises et 44% supérieur à celui des petites entreprises. La PMI (petite et moyenne industrie) constitue lun des piliers de léconomie marocaine. En effet, en étudiant la contribution de la PMI aux différentes grandeurs macroéconomiques tout en comparant ses performances avec celles de la grande industrie, on constate que la PME (petite et moyenne entreprise) est désormais vue comme lune des solutions pour le développement économique du pays. Actuellement composé de 7.000 entreprises manufacturières, le tissu industriel marocain contribue à part égale avec le secteur agricole à la formation du PIB (18%), tout en assurant lemploi de près de 8% de la population active. Et si les entreprises de taille moyenne ont fait preuve dune évolution importante en terme dinvestissement dans la machinerie automatisée où la proportion des entreprises équipées est passée de 58% à 65% entre 1986 et 2003, les obstacles, relatifs à lenvironnement interne et externe de lentreprise, et qui entravent leur évolution sont légion. Selon une étude de base publiée récemment par la Banque mondiale, le tissu industriel marocain souffre dun certain nombre dinsuffisances pesant particulièrement sur le développement de ce secteur: la domination des entreprises familiales; la précarité de la structure managériale (le ratio gestionnaire-ingénieur/travailleur); le faible niveau de formation des employés; laugmentation du nombre des SARL (sociétés à responsabilité limitée) au détriment de celui des SA (sociétés anonymes) suite à linadéquation du système fiscal; la forte concentration des entreprises à et autour de Casablanca Malgré toutes ces difficultés, une étude publiée par le ministère des Finances et de la Privatisation analysant lévolution de ce secteur durant la période allant de 1983 à 2003 fait ressortir que le secteur de la PMI contribue à hauteur de 37% à la production industrielle et réalise 27% de son chiffre daffaires (CA) à lexport, tout en assurant lemploi de 42% des effectifs du secteur manufacturier. Létude stipule dautre part quun petit groupe composé de 8% des grandes entreprises industrielles réalise, à lui seul, les deux-tiers de la production industrielle et contribue à plus de 70% au PIB industriel. Contribution des petites, moyennes et grandes industries Sachant que les grandes entreprises réalisent un chiffre daffaires 6 fois supérieur à celui des moyennes entreprises et de 44% supérieur à celui des petites entreprises, ces dernières, ayant une taille moyenne de 15 salariés, ne réalisent quun CA annuel moyen (CAAM) de 4 millions de DH. Dautre part, si les moyennes entreprises, dont la taille moyenne est de près de 100 salariés, réalisent un CAAM de lordre de 29 MMDH, les grandes entreprises réalisent un CAAM de 176 millions de DH avec une taille moyenne de 500 salariés. En terme de productivité du travail, définie comme le rapport entre la valeur ajoutée par emploi, les grandes entreprises ont une productivité deux fois plus importante que celle enregistrée par les petites et 1,7 fois plus grande que la productivité du travail des moyennes entreprises. Sagissant des investissements, les grandes entreprises occupent le haut du podium où le montant de leurs investissements est en moyenne de 10,3 millions de DH par an et par entreprise. Toutefois, les moyennes entreprises ne peuvent se satisfaire de réaliser une valeur moyenne des investissements de 10,3 millions de DH, alors que cette grandeur nest que de 230.000 DH pour les petites. En étudiant la répartition sectorielle de la sphère industrielle, la première des caractéristiques qui saute aux yeux est la forte présence des petits établissements dans les secteurs de lindustrie chimique, para-chimique, lagroalimentaire et le cuir. Le secteur du textile connaît une participation croissante des moyennes entreprises dans la mesure où 44% de ces dernières opèrent dans ce secteur en assurant 55% des exportations de la moyenne industrie. Dans le domaine de lexport, ce sont les grandes entreprises du secteur textile et de la chimie qui exportent le plus, soit respectivement 39% et 30% de ventes à lextérieur de la grande industrie. En terme de production, on note limportance des grandes entreprises du secteur des industries agroalimentaires et celles des industries chimiques. Finalement, pour assurer une meilleure insertion du secteur industriel dans lévolution économique du pays tout en limitant les lacunes existantes, létude cite trois axes de travail principaux : la multiplication des efforts au niveau daccompagnement de la PMI dans le domaine de la formation du personnel et du choix des profils, le soutien des PMI, notamment en terme de nouveaux métiers du Maroc formant les moteurs de la croissance à lexport et lincitation des petites et moyennes entreprises à investir dans linnovation et le développement de nouveaux produits.